Le glas sonne pour Opel Anvers

© Reuters

Aucun des repreneurs potentiels intéressés par le site anversois d’Opel n’a su convaincre General Motors. “Cette annonce prouve de façon révoltante que GM a leurré les travailleurs d’Anvers !”, dénonce le syndicat ACV-CSC Metea.

1. Le point de vue des syndicats

General Motors a fait savoir qu’aucun des repreneurs potentiels ne satisfait aux conditions nécessaires pour reprendre l’usine d’Opel Anvers, indique lundi le syndicat ACV-CSC Metea, estimant qu’il s’agit là du “coup de grâce pour les travailleurs d’Opel Anvers et les sous-traitants” : “Cette annonce prouve de façon révoltante que GM a leurré les travailleurs d’Anvers !”, réagit le syndicat dans un communiqué.

L’ACV-CSC Metea demande à GM que l’usine d’Anvers soit donnée à la région et à ses travailleurs en échange d’un euro symbolique, afin que la reconversion puisse commencer le plus rapidement possible.

Le syndicat indique encore qu’il collaborera avec le gouvernement flamand à un nouveau projet industriel : “En nous appuyant sur les objectifs des Etats généraux de l’industrie flamande et sur l’ancrage territorial de l’emploi industriel, nous appelons le gouvernement flamand à collaborer avec nous, à joindre le geste à la parole et à convoquer sans tarder un véritable groupe de reconversion”, conclut l’ACV-CSC Metea.

Plusieurs investisseurs potentiels s’étaient manifestés, parmi lesquels quatre constructeurs automobiles, une dizaine de sous-traitants de l’industrie automobile et plusieurs dizaines de sociétés de transport et portuaires. Aucun n’a su convaincre General Motors, maison mère d’Opel et propriétaire du site anversois, dont la fermeture avait été annoncée le 21 janvier dernier. Cet échec sonne-t-il définitivement le glas de l’usine Opel ?

Le site anversois, qui occupe encore 1.150 travailleurs restants et 170 employés, veut continuer à produire des voitures dans l’usine jusqu’à la fin de l’année. Dans le même temps, une cellule de remise à l’emploi sera mise sur pied et les travailleurs recevront un nouveau calcul de leur prime de départ.

Les syndicats d’Opel Anvers prévoient des actions européennes

Les syndicats de l’usine Opel Anvers prévoient des actions européennes car ils estiment que GM n’a pas donné de chance réelle à la survie de l’usine, ont annoncé la FGTB et la CSC : “Il y avait au moins un investisseur, l’asiatique, a affirmé Rudi Kennes (FGTB). Nous poursuivons de notre propre chef les discussions avec des investisseurs. GM a écarté l’offre du candidat chinois alors qu’il voulait fabriquer des voitures ici. Tout ce que nous demandons, c’est de continuer à fabriquer des voitures à Anvers : il y a encore un volume prévu de 20.000 voitures en 2011 !”

“Nous allons informer le personnel de toutes les usines européennes que GM a agi de manière inouïe avec Anvers”, a souligné de son côté Kim Samison (CSC), qui a confirmé l’organisation d’actions européennes.

2. Le point de vue de General Motors

GM Belgium a confirmé, lundi après-midi dans un communiqué, la fermeture à la fin de l’année de l’usine Opel à Anvers, tout en ajoutant rester prêt d’ici là à discuter de toute “offre raisonnable”. Selon GM Belgium, aucun candidat repreneur n’a été en mesure de présenter un business plan durable pour l’usine. Dès lors, la recherche d’un investisseur du secteur intéressé par la poursuite des activités a été arrêtée.

Conformément au plan de restructuration conclu, la production se poursuivra à Anvers jusqu’à la fin de l’année. Ensuite, les activités seront arrêtées et l’usine fermée.

GM n’a pas épargné ses efforts pour trouver un repreneur au site d’Opel à Anvers, a réagi une porte-parole du constructeur automobile, en réaction aux allégations syndicales selon lesquelles le groupe n’aurait rien fait en ce sens. Un des deux candidats intéressés n’a finalement pas déposé d’offre et le deuxième n’avait pas de plan d’entreprise, a-t-elle rappelé.

3. Le point de vue des politiques

Le port d’Anvers doit reprendre le terrain d’Opel afin d’y favoriser un développement industriel nouveau et durable, ont estimé les écologistes de Groen!. Le parti écolo flamand estime que le port doit faire valoir son droit de préemption sur les terrains détenus par General Motors.

“C’est une mission centrale pour le port et c’est là que les maigres moyens doivent être affectés, estime Groen!. Il serait logique que le gouvernement flamand encourage le gestionnaire du port à travailler dans cette voie. L’importante contribution financière du port au bouclage du ring d’Anvers ne peut pas avoir pour conséquence que ce droit de préemption ne soit pas exercé.” Les terrains devraient ensuite être concédés à des entreprises qui investissent de façon durable, en sorte de créer de nouveaux emplois dans la région d’Anvers.

L’Open VLD, de son côté, a appelé le gouvernement flamand à mettre l’accent sur l’accompagnement des travailleurs, afin de les aider à retrouver un emploi. Les libéraux en ont profité pour critiquer la politique industrielle du gouvernement de Kris Peeters, qui rend la Flandre moins intéressante pour les investisseurs étrangers, selon eux.

4. Les conséquences sur les sous-traitants

Johnson Controls, sous-traitant d’Opel Anvers situé à Geel, mettra la clé sous la porte en raison de la fermeture de l’usine, a déclaré lundi Luc Weyns (CSC). L’entreprise livre des sièges automobiles à l’usine Opel, qui est son seul client : “Johnson Controls dépend à 100 % d’Opel. Si c’est fini là-bas, alors ici aussi, l’usine doit fermer.” La direction avait exposé la situation début septembre. La procédure Renault a déjà été lancée, sous réserve de la fermeture de l’usine Opel Anvers. Selon le syndicat, quelque 180 personnes travaillent pour Johnson Controls à Geel.

La fermeture d’Opel Anvers n’aura en revanche pas de conséquence pour l’usine Bosch de Tirlemont qui fabrique des essuie-glaces pour le site anversois : “Nous livrons partout dans le monde à des constructeurs comme Opel, a répondu Miguel Vanden Eynde, human resources manager de Bosch Tirlemont, où travaillent 1.300 personnes. Pour nous, cela ne compte pas de savoir où sont produites les voitures. Lorsque nous avions été informés de la fermeture de l’usine, nous savions que l’impact serait nul pour nous. Nous recevons des commandes du siège central d’Opel en Allemagne et notre production est livrée partout.”

Trends.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content