Le carton de Booking.com

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Le numéro un de la réservation d’hôtels sur l’Internet annonce avoir enregistré en 2012 un volume d’affaires représentant 3 milliards de dollars de chambres d’hotels. Trois fois plus qu’en 2011…

Booking.com continue à grignoter du terrain. Ce site basé à Amsterdam détient environ 40% du marché de la réservation hôtelière sur l’Internet. A son niveau, c’est l’Amazon du tourisme. Il annonce avoir géré des réservations portant sur un montant de 3 milliards de dollars en 2012, contre 1 milliard en 2011. Le site enregistre la réservation de 425.000 chambres chaque jour.

Une commission de 15%

Ce site européen, racheté en 2005 par l’américain Priceline, est de plus en plus difficile à contourner pour les hôteliers, y compris les grands groupes comme Accor. Il offre un canal aisé pour remplir les chambres sans investissement publicitaire ni marketing coûteux. Il faut toutefois acquitter une commission de 15% (minimum) pour chaque chambre louée par ce canal. L’office du tourisme bruxellois, VisitBrussels, a même renoncé à son propre service de réservation sur le net pour utiliser celui de Booking.com pour l’hôtellerie de la capitale.

Le site couvre actuellement 180 pays et propose 292.202 chambres (à la date du 11 avril). Il occupe plus de 4700 personnes, notamment à travers ses multiples bureaux locaux qui démarchent les hôtels. Booking.com comporte un site multilingue. Chaque hôtel reçoit une cote générées automatiquement par les avis des clients. Ces derniers sont systématiquement sollicités (par e-mail) après chaque réservation, et les hôteliers ne peuvent en demander le retrait (sauf propos insultants).

Booking.com est un intermédiaire light : il n’encaisse pas le prix des chambres, les clients les paient à l’hôtelier. Le numéro de carte de crédit demandé sert uniquement à garantir la réservation. Il n’achète pas de chambre en gros pour les revendre au détail, comme le font d’autres acteurs du marché. Il se concentre sur son métier d’information et de publicité, utilisant massivement la publicité sur Google. Et investit dans son site, qui est décliné pour les smartphones et les tablettes. Ces derniers dernières années, 20 millions d’applications IOS (iPhone, iPad, iPod), Android, iOS et Windows 8 ont été téléchargées.

Efficace et impitoyable

Booking.com est efficace et impitoyable. Les tarifs doivent être les meilleurs du marché. Gare à l’hôtel qui affiche un prix plus bas sur son propre site ou sur un site de réservation concurrent : le coup de fil de Booking.com est garanti, ses systèmes informatiques repèrent les contrevenants. Gare aussi à ceux qui oublient de payer à temps la facture des commissions : ils sont éjectés du site du jour au lendemain.

Le service est fort rentable. Il suffit de voir les comptes de la maison-mère, Priceline, active dans un éventail de service liés aux voyage (agence en ligne, location de voiture,…). L’entreprise ignore la crise bancaire et financière. Ses ventes ont atteint 5,2 milliards de dollars en 2012 et un bénéfice net de 1,2 milliard. La capitalisation boursière dépasse les 36 milliards de dollars. Même Google aurait financièrement du mal à lancer une OPA pour s’offrir l’entreprise.

Robert van Apeldoorn

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