Labels énergie : les marques d’électro nous trompent-elles ?

© BELGA

Après le scandale du logiciel tricheur de VW, c’est la consommation énergétique des téléviseurs Samsung qui est mise en cause et même, plus généralement, le mécanisme des labels énergie de tous les appareils électroménagers.

Le scandale Volkswagen commence à faire des petits. En tout cas, la tromperie de cette grande marque automobile semble inaugurer un climat de suspicion à l’égard des grandes marques. La semaine passée, le Guardian a publié les conclusions d’une enquête menée en février par ComplianTV sur la consommation d’énergie des téléviseurs. Il en ressort que la marque coréenne Samsung, n°1 mondial de ce marché, aurait triché lors des tests. Selon ce rapport, “les labos ont observé des comportements différents des téléviseurs dans les situations de test (par rapport à la vie réelle, Ndlr) et cela laisse penser que l’appareil détecte une procédure de test et adapte en conséquence sa consommation d’énergie”, en conclut ComplianTV.

De son côté, le fabricant coréen réfute totalement les accusations. “Nous démentons toute tromperie, réagit Koen Dekoning, corporate communication manager de Samsung Belgium. Nous avons bien une fonction qui diminue la consommation d’énergie sur certains téléviseurs mais elle n’a rien de secret. Il s’agit du Motion Lighting qui diminue automatiquement la luminosité lors de certaines scènes d’action. Mais, en aucun cas, un de nos téléviseurs ne peut détecter une situation de test. Il n’y a pas de différence entre les tests réalisés et la vie réelle.”

Les labels énergie également épinglés

La révélation de ce rapport par le Guardian jette toutefois le doute dans l’esprit de nombreux observateurs… et pas seulement en matière de téléviseurs. Tous les labels énergétiques des produits électroménagers (ces fiches allant de A+++ à G) sont aujourd’hui mis en cause. Car aujourd’hui, ce sont les fabricants qui attribuent eux-mêmes les labels à leurs appareils. Le SPF Economie, de son côté, réalise des tests a posteriori mais de manière très épisodique. Et selon Het Laatste Nieuws, six tests belges sur 10 ne seraient pas fiables… Quand ils ont lieu ! En cinq ans, une centaine d’appareils seulement auraient été testés. Et quand ils sont menés, les contrôles du SPF démontreraient que seuls 41 % des écolabels mis à l’épreuve sont conformes à la réalité….

Chez Vanden Borre, Grégoire Tack, directeur commercial, dédouane les retailers : “Nous n’avons pas de labos et ne pouvons pas contrôler les milliers d’appareils en vente dans nos magasins : nous partons du principe que les marques nous communiquent des éléments corrects. S’ils n’étaient pas justes, cela causerait un vrai problème de confiance pour le consommateur qui, de plus en plus, achète en fonction de la plus faible consommation d’énergie”. Pour Jean-Philippe Ducart, porte-parole de Test-Achats, il n’y a aucun doute : “les labels poussent à l’achat. Certains vendeurs les mettent en avant pour vendre des appareils plus coûteux”. De plus, le client peut aussi utiliser les écochèques (un avantage exonéré de cotisations sociales et d’impôts) et, dans certains cas, bénéficier de primes. L’association de défense des consommateurs demande donc des contrôles indépendants et plus réguliers des labels. Et la fin de l’auto-contrôle et de l’auto- labellisation…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content