La Sonaca, impactée par les ennuis de Bombardier ?

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La menace des USA de surtaxer les avions canadiens Bombardier pourrait avoir des conséquences en Europe. La Sonaca en produit des éléments, mais s’inquiète modérément.

L’annonce d’un possible surtaxe de 219,6% des avions canadiens Bombardier CSeries inquiète d’autres pays que le Canada, où est assemblé ce nouvel avion. C’est le cas de la Grande-Bretagne, où une usine de Bombardier, située à Belfast, assemble les ailes de cet avion d’une centaine de places. Et aussi de la Belgique, où la Sonaca et Asco fournissent des éléments d’ailes, les bords d’attaque et ses mécanismes.

“Je ne sais pas qui va payer la taxe de 220%”

Bernard Delvaux, CEO de la Sonaca.
Bernard Delvaux, CEO de la Sonaca.© Dieter Telemans/ID photo agency

“Nous sommes “soles supplier” (fournisseur unique) du CSeries pour les bords d’attaque” note Bernard Delvaux, CEO de la Sonaca, “donc en charge de 100% du volume. Je ne sais pas qui va payer la taxe de 220%. Si c’est Bombardier, c’est ruineux.” Si c’est le client américain, “il risque d’annuler massivement ses commandes. Dans tous les cas, cela augmente le risque du programme CSeries en terme de volumes futurs.”

Boeing accuse Bombardier de vendre ses avions CSeries à perte. Le constructeur canadien, qui a connu un retard énorme pour la mise au point de cet avion, était parvenu à signer un gros contrat avec la compagnie américaine Delta Air Lines portant sur 75 avions (et 100 options). L’exécutif américain a accueilli favorablement l’accusation de Boeing et entend appliquer une surtaxe antidumping, encore à confirmer. L’annonce n’est qu’une étape dans un bras de fer. Le Canada menace de ne pas passer commande de 17 avions de combat Super Hornet à Boeing. La Grande-Bretagne s’inquiète pour l’usine Bombardier de Belfast, qui occupe 4500 personnes. Elle dispose aussi d’un argument de poids à travers des commandes militaires en préparation. L’accusation de Boeing est relative : la vente à perte d’avions est chose courante pour les nouveaux modèles.

Le rachat de LMI réduit le risque

Pour la Sonaca, Bombardier est un client important, mais pas le premier. L’entreprise fournit surtout Airbus. Elle travaille aussi pour le Brésilien Embraer et Dassault. Il lui manquait un gros client: Boeing. Elle le fournit depuis peu.

Le CEO de la Sonaca, Bernard Delvaux, très soucieux d’une bonne répartition des risques clients, a conclu cette année le rachat d’une entreprise américaine, LMI, dont Boeing est un client substantiel.

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