La SNCB se retranche derrière une boîte noire… non fiable !

© Belga

Le moins que l’on puisse écrire, c’est que notre article intitulé On a évité un “Buizingen II” à Morlanwelz a légèrement irrité la SNCB.

Pour rappel, nous y affirmions – et nous l’affirmons toujours – que le rail belge a bel et bien frôlé un drame le 25 janvier à proximité du passage à niveau des Hayettes, à Morlanwelz. Car sans l’accident avec une Peugeot “providentielle” sur les rails ce jour-là, deux trains se seraient bien télescopés sur une seule et même voie quelques instants plus tard, étant donné le feu rouge brûlé par le premier conducteur de train endormi.

Reprise par plusieurs journaux, notre information a toutefois été démentie par Claire Gilissen, porte-parole de la SNCB, qui affirmait que les deux trains n’auraient jamais pu entrer en collision, même si la voiture percutée n’avait pas arrêté le premier convoi. Son argument ? Le chauffeur du premier train (ayant brûlé le feu rouge) aurait déjà freiné avant la collision avec la Peugeot et le train se serait de toute façon arrêté dans les 450 mètres qui précèdent le tronçon où les deux voies n’en forment plus qu’une seule. Or, toujours selon nos informations exclusives (trois sources recoupées au sein de services bien distincts à la SNCB), le chauffeur de train ne se serait véritablement réveillé qu’au moment du choc avec la voiture sur le passage à niveau. Et comme il ne faut que 20 secondes à un train lancé à du 90 km/h pour parcourir 450 mètres, il était donc légitime d’envisager le pire.

Pour “bétonner” son argumentation, la porte-parole de la SNCB évoque également la boîte noire du premier train qui révèle, selon elle, que ce convoi avait “commencé à freiner plusieurs dizaines de mètres avant ce feu”. Là aussi, Trends-Tendances s’interroge puisque seul Infrabel a accès à cette boîte noire dont la fiabilité… reste à prouver ! Car il faut rappeler à la SNCB que lors du procès qui s’est tenu l’année dernière au sujet d’un autre accident de train survenu à Diepenbeek en 2005, l’avocat de la SNCB et d’Infrabel a clairement fait valoir que “l’horodatage de la boîte noire dont est munie chaque train n’est pas fiable” (sic). Deux poids, deux mesures, donc ?

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