La Sabena revit, le temps d’une exposition

© SABENA CURATELLE

Depuis la fin du mois de novembre, l’Atomium propose dans ses sphères dédiées aux expositions une présentation originale sur l’épopée de la célèbre Société Anonyme Belge d’Exploitation de la Navigation Aérienne, comprenez la Sabena.

Sur près de 500 m2, l’exposition Sabena, voyage glamour retrace la grande histoire de cette compagnie dont l’image sera toujours associée au glamour des années 1960. De ses débuts en 1923 à sa faillite en novembre 2001 en passant par toutes les étapes marquantes de la Sabena, l’expo retrace toute l’histoire de la société qui fut, jusqu’à sa mort, l’une des plus anciennes compagnies aériennes au monde. Pourtant, l’exposition ne se veut pas un anniversaire de cette triste fin. “Nous avions depuis quelque temps cette idée de rendre hommage à la Sabena, qui fait véritablement partie du patrimoine belge. Nous travaillons depuis deux ans sur l’exposition. Nous n’avions pas programmé de date précise. Mais l’évolution de la préparation a fait que nous commencons juste à cette date d’anniversaire”, explique Arnaud Bozzini, le directeur des expositions de l’Atomium.

De la grande histoire aux anecdotes méconnues

Nommée Sabena, voyage Glamour, l’expo s’attarde longuement sur le passé chic de la marque. “A l’époque de la grande Sabena, prendre l’avion était un privilège et un moment rare. Les voyageurs sortaient leurs habits du dimanche pour partir. On est bien loin de cette atmosphère aujourd’hui”, s’amuse Arnaud Bozzini. L’exposition est divisée en trois parties. La première (La Belgique dans le ciel), reprend en quelques dates, par des photos et maquettes, les moments clés de la Sabena, du début de l’odyssée en 1918 à son épilogue. La deuxième partie (Voyage dans l’air), à l’étage supérieur, invite le visiteur à se replonger dans les souvenirs de la Sabena : le terminal, le comptoir d’accueil, l’instant avant le départ. Autant de souvenirs qui sont représentés par de nombreux objets d’époque. Enfin, le dernier niveau (l’aventure humaine), s’intéresse à la vie du personnel, avec une collection de costumes et d’uniformes. Au-delà de la grande histoire, Sabena, voyage glamour, s’arrête également sur quelques anecdotes probablement méconnues du grand public. On apprend par exemple que les hôtesses de l’air avaient une formation de puéricultrice afin de s’occuper des jeunes enfants durant le vol, un rôle essentiel à l’époque.

La Sabena revit, le temps d'une exposition
© Curatele Sabena / © kmkg-mrah

Véritable patrimoine belge

L’Atomium accueille régulièrement des expos en son coeur. Néanmoins celle-ci a une saveur particulière. “La Sabena est un réel élément de belgitude au même titre que le sont, par exemple, René Magritte ou Jacques Brel. Tout le monde a, au moins, un souvenir en rapport avec cette compagnie, qui est véritablement ancrée dans l’esprit collectif”, note encore Arnaud Bozzini. L’Atomium et la Sabena ont d’ailleurs plus d’un point en commun. L’aéroport de Zaventem fut officiellement inauguré pour l’ouverture de l’exposition universelle de 1958, dont l’Atomium reste le témoin. Seule compagnie active à l’époque, la Sabena joua donc un rôle clé dans le rayonnement de l’expo à travers le monde. Le décor des lieux se prête d’ailleurs à merveille à l’exposition. “L’ambiance rappelle un peu celle d’un avion, notamment les escaliers reliant les sphères”, remarque le directeur des expositions. Après seulement une semaine d’ouverture, le succès semble déjà se confirmer. “La visite est comprise dans le prix du billet pour entrer dans l’Atomium, c’est donc difficile d’estimer le nombre de gens qui s’y arrêtent. On peut néanmoins avoir un aperçu du succès de l’expo par le nombre de demandes de visites guidées, qui est plutôt important”, explique Arnaud Bozzini. L’exposition sera visible jusqu’à la fin de l’été. “C’est plus que d’habitude mais nous sommes convaincus que cela a de l’intérêt de la garder”.

La Sabena revit, le temps d'une exposition
© Belga

D’Olivier Strelli à René Magritte

Pour la création de l’exposition, Arnaud Bozzini a pu compter sur la mobilisation des Sabeniens, les anciens travailleurs de la compagnie, qui éprouvent un important attachement à leur société. “Les trois quarts des objets exposés sont issus de collections privées”, révèle Arnaud Bozinni, qui a reçu pas mal de visites et compliments de Sabeniens. “Ils étaient très nombreux au vernissage. On reçoit également pas mal de retours de certains d’entre eux”. Le directeur pense d’ailleurs organiser un événement leur étant spécialement dédié à la fin de l’exposition. “Ils sont très intéressés. Trouver les objets fut d’ailleurs relativement simple grâce au réseau qui existe entre eux.” Pas moins de 300 objets sont exposés sur les trois étages, dont 200 sont des pièces originales. L’expo permet également de voir le nombre impressionnant de décorateurs et stylistes de renom ayant collaboré avec la Sabena. Jules Wabbes, Olivier Strelli et même René Magritte, dont L’oiseau de ciel orna longtemps le service de table des avions, ont ainsi collaboré avec la compagnie. Le peintre surréaliste sera d’ailleurs à l’honneur dès la fin de Sabena, voyage glamour, dans une nouvelle expo, à l’occasion des 50 ans de sa disparition.

ARNAUD MARTIN

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