“La reprise économique plie mais ne rompt pas”

Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB. © Belga

La situation économique en Belgique s’est nettement améliorée durant les derniers mois. La reprise ne semble pas être érodée fondamentalement, malgré les nombreuses incertitudes qui planent pour les prochains mois, estime mardi la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), à la lumière de son “Focus conjoncture” semestriel basé sur les réponses de ses fédérations sectorielles.

La FEB estime toujours la croissance à 1,3% pour 2015 et à 1,5% pour 2016, “à condition que la situation se stabilise en Asie et que la confiance ne soit pas affectée durablement en Europe à la suite des attentats de Paris”.

A titre de comparaison, BNP Paribas Fortis table lui respectivement sur 1,2% et 1,3%, dans ses prévisions économiques également publiées mardi.

Environ un quart des secteurs interrogés par la FEB déclare que le creux économique des pays BRIC a déjà un impact négatif sur l’activité économique et près de la moitié estime que cette tendance se poursuivra dans un avenir proche. Les événements de Paris et la menace à Bruxelles ont aussi un impact défavorable sur la confiance à court terme, souligne la Fédération.

Sur base d’une analyse de quatre secteurs représentant 6 à 8% du PIB (horeca, événementiel, aéronautique et commerce de détail), la FEB a abaissé sa prévision de croissance pour le quatrième trimestre, d’entre 0,4 et 0,5% à 0,3%.

Malgré cela, la Fédération constate quelques signes positifs. “Le secteur marchand a enregistré plus de 10.000 créations d’emploi depuis le début de l’année. Et le nombre de secteurs prévoyant une hausse de l’emploi dans les six prochains mois a légèrement augmenté.”

La rentabilité des entreprises a aussi un peu progressé, même si elle demeure en-deçà de la moyenne à long terme. Néanmoins, aucune amélioration supplémentaire n’est attendue dans les six prochains mois et les investissements des entreprises stagnent.

L’administrateur délégué de la FEB, Pieter Timmermans, plaide dès lors pour une poursuite de la réduction du handicap salarial, une amélioration du fonctionnement du marché de l’emploi et des efforts de simplification administrative. “Après le ‘tax shift’, il faut parvenir à un ‘job lift’. Un emploi demeure toujours la meilleure mesure d’amélioration du pouvoir d’achat.”

La Fédération envisage par ailleurs une campagne pour restaurer l’image de la Belgique, écornée par la menace terroriste, selon M. Timmermans.

Le déploiement massif de forces de sécurité a lui été perçu comme un signal positif par les investisseurs, selon Pieter Timmermans. “Cela a montré que la Belgique s’attaquait au problème”, conclut-il.

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