La relance du haut-fourneau B d’ArcelorMittal à Ougrée est en marche

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Le processus de relance du haut fourneau B de Ougrée, à l’arrêt depuis près d’un an, est en marche avant même la fin des négociations entre syndicats et direction d’ArcelorMittal.

La direction conditionne cette relance à un accord social sur des
conditions socio-économiques mais les syndicats n’entendent pas laisser passer l’aubaine.

“La direction nous demande d’accepter un fonctionnement light, avec une réduction du personnel et de la flexibilité”, explique Jordan Atanasov, secrétaire régional CSC-Metal. “On peut s’attendre à fonctionner avec des travailleurs temporaires. Nous acceptons le principe.

La relance du haut-fourneau, de l’aciérie de Chertal, de l’agglomération, s’accompagne du retour de 360 postes en interne et de 300 chez les sous-traitants”.

Même son de cloche à la FGTB-Metal : “Nous n’avons pas encore signé d’accord, mais la volonté est d’aller au finish pour l’obtenir
aujourd’hui”, signale Ramon Carmona, président de la délégation
FGTB-Metal d’ArcelorMittal. “On n’a pas le choix: on ne peut pas rater l’opportunité de relancer la phase liquide. Avec les embauches directes et la relance des filiales, on parle d’un millier d’emplois.”

Le HFB pourrait être relancé dans six à huit semaines. Les
syndicats soulignent qu’il s’agit d’une relance “durable”, non-limitée dans le temps.

Et côté syndical, on espère que le HF6 de Seraing suivra: “C’est un
fameux défi social”, souligne Jordan Atanasov. “Il y a 200
personnes reclassées dans le froid qu’il faudra aller rechercher pour relancer le chaud. Si on parvient à relever ce challenge, on peut sans doute envisager une relance du HF6 à terme”.

La relance du “chaud” de Liège est au centre d’une saga qui dure depuis 7 ans.

C’est le 24 janvier 2003 qu’Arcelor a annoncé la fin de la phase à chaud liégeoise; celle-ci passant par la mise sous cocon du haut fourneau 6 (HF6) le 30 juin 2005, et l’annonce de la fermeture du HFB d’Ougrée fin 2009. La décision a été confirmée un an plus tard par Arcelor.

Le 26 avril 2005, la dernière coulée du HF6 a été effectuée devant les ouvriers “en deuil”, avant que l’installation soit partiellement démontée quelques jours tard.

Le 25 juin 2006, Arcelor a été absorbé par Mittal, faisant apparaître Lakshmi Mittal dans les discussions. En septembre 2006, puis en janvier 2007, celui-ci a confirmé la fin du chaud à Liège en 2009. Mais simultanément, au début de l’année 2007, des rumeurs ont fait état d’études se penchant sur l’opportunité de la relance du HF6. Ces informations ont été démenties par la direction et Lakshmi Mittal a confirmé en février la condamnation du chaud.

Un peu plus tard, le grand patron de Mittal a pris connaissance à Liège d’une étude économique qui a éveillé son attention. Le 16 mai 2007, ArcelorMittal a annoncé la probable réouverture, dès octobre-novembre, du haut-fourneau 6 de Seraing, suscitant un premier sentiment d’espoir dans le chef des travailleurs.

Le 18 mai, un accord a été conclu par les parties concernant les conditions de relance du HF6. Celles-ci étaient d’ordre technique, social et environnemental, mais un problème subsistait concernant les quotas.

Le 7 juin 2007, ArcelorMittal a confirmé la réouverture du haut-fourneau 6, pour un coût de quelque 20 millions d’euros. En octobre, la direction a annoncé de manière très officielle la prolongation du chaud liégeois jusqu’en 2015 au moins, à condition qu’une solution soit trouvée pour les rejets de CO2. Un mois plus tard, la date de la relance a été annoncée: le 21 janvier 2008.

Le problème des quotas subsistant, Lakshmi Mittal a durci le dialogue et a mis, en décembre, la pression sur les pouvoirs publics en menaçant de ne pas relancer le HF sans obtention de quotas pour “l’après 2009”. La relance a été compromise, puis reportée. Une solution a finalement été trouvée le 1er février 2008 et le haut-fourneau a été rallumé symboliquement le 27 février avant de cracher sa première coulée le 5 mars.

Mais en octobre 2008, la crise a frappé et le HF6 a de nouveau dû être fermé. La durée annoncée était de 3 mois, puis elle est passée à “indéterminée”. En mai 2009, le HFB a été mis sous cocon, comme prévu, provoquant une mise à l’arrêt total de la phase à chaud liégeoise. Parallèlement, en raison des conditions économiques défavorables, une partie du “froid” était également arrêtée.

Le 15 février 2010, Arcelor a annoncé une possible remise en route du HFB endéans les 6 à 8 semaines. Pour les travailleurs, c’est une nouvelle espérée depuis longtemps qui est en voie de concrétisation. La FGTB annonce que “des négociations vont s’ouvrir immédiatement sur la façon d’optimaliser cette relance, des points de vue humain et technique”.

Trends.be, avec Belga

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