La nouvelle vie (numérique) de RestoPass

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Connu des amateurs bruxellois de restaurants, le carnet RestoPass offrant une réduction de 30 % dans les établissements partenaires a subi sa grande transformation digitale. Fort de 700 restos, il couvre toute la Belgique et a totalement laissé tomber le papier.

Les restaurants continuent de nourrir les idées d’entrepreneurs en tout genre. De la livraison de repas à domicile aux systèmes de réservation par le Web en passant par les multiples systèmes de marketing, les chefs sont sollicités de toutes parts. Pour attirer le client, nombreux sont ceux qui recourent aux réductions. Groupon, Resto.be, TheFork, RestoLastMinute avancent tous, d’une manière ou d’une autre, l’avantage d’une addition moins salée pour le client. Du pourcentage pour des réservations last minute aux menus événements à prix cassé, tous les coups sont permis. Les restaurateurs parient, eux, sur un trafic accru dans leur établissement et des revenus complémentaires. La méthode n’a toutefois rien de neuf. En 2004, la carte Magellan permettait déjà, moyennant inscription, d’emmener des amis au restaurant et de bénéficier jusqu’à 50 % de réduction.

Aujourd’hui, l’initiative marketing RestoPass commence à prendre une place sur ce marché très convoité. Le concept ? Une carte payante (entre 2,99 et 4,99 euros par mois selon la durée de l’abonnement) qui donne droit à des réductions jusqu’à 30 % lors de la première visite et 15 % lors des visites suivantes. Et le client a le choix : aujourd’hui le réseau RestoPass compte pas moins de 700 restaurants, équipés numériquement pour accepter les cartes. A l’arrière de la carte Restopass s’affiche un code QR que les restaurateurs peuvent scanner avec une appli mobile nichée dans une tablette… Dans la plupart des cas, c’est d’ailleurs RestoPass qui met la tablette à disposition des restaurateurs non équipés. ” Il s’agit de tablettes moyen de gamme qui ont préalablement été chargées d’une application et que nous mettons en prêt chez les restaurateurs “, détaille Mélanie Moyer, responsable de la société. Cette nouvelle version du concept RestoPass n’a plus rien à voir avec l’initiative de départ.

De 40 à 700 restaurants

La nouvelle vie (numérique) de RestoPass
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Le concept, lancé en 2009, était une idée de deux jeunes consultants, Nicolas De Ridder et Jean-Charles Malherbe. A l’origine, un livret papier vendu à 39 euros permettant à son propriétaire de bénéficier d’une réduction de 30 % dans une quarantaine de restos. Cette idée a connu son petit succès local puisque la première édition du carnet s’est écoulée à près de 3.000 exemplaires. En 2010, les entrepreneurs ont souhaité donner de l’ampleur à leur projet. Le destin met l’ancien responsable des Produits de l’Année Benelux, Michel Vautherin, sur leur chemin. Celui-ci prend alors la franchise de RestoPass pour la développer dans d’autres villes européennes, Barcelone et Paris en tête. Mais le développement ne se passe pas comme prévu et, en 2012, l’entreprise et le concept sont vendus à Louis Raes, un spécialiste du marketing. Ce dernier, toujours à la barre de RestoPass aujourd’hui, a d’abord commencé par diversifier le guide. A l’édition bruxelloise, le marketeur a ajouté un RestoPass consacré aux tables étoilées et a décliné l’idée dans d’autres domaines, comme la mode, en proposant des réductions de 20 % dans certaines boutiques de nippes. Mais le succès n’a visiblement pas été totalement au rendez-vous : ” Cela a surtout été une belle expérience, répond diplomatiquement le patron. Suite à ça, nous avons compris la nécessité d’évoluer et de nous adapter au changement de consommation avec l’arrivée du Web. ”

Découverte et fidélisation des clients

Aussi, c’est en misant à 100 % sur la carte du numérique avec l’arrivée d’un deuxième associé, Eric Joiris, que le RestoPass est réapparu dans les radars en mai 2016. ” Nous souhaitions proposer beaucoup plus de restaurants à nos membres, insiste Louis Raes, mais aussi nous libérer des contraintes que nous imposaient les éditions papier. Cela nous permet d’ajouter facilement un nouvel établissement ou de modifier les informations pratiques comme les horaires. ” Aujourd’hui, le concept de base (la réduction de 30 %) perdure. Et celle-ci s’applique toujours sur l’ensemble de la table (et pas seulement pour le client de RestoPass). Le tout automatiquement et dès la première visite. Pour parvenir à cette prouesse, RestoPass a investi dans un système informatique puissant combinant un site web et un back- office permettant de gérer correctement l’attribution des réductions. Il est loin le temps du petit carnet en papier portant sur 40 établissements. Des 700 restos partenaires aujourd’hui, RestoPass aimerait grimper à 1.000 établissements partout en Belgique d’ici les prochains mois. Ces centaines de professionnels, les commerciaux de Restopass les séduisent avec l’espoir d’attirer de nouveaux clients. D’abord avec la formule ” découverte ” et les 30 % sur l’addition de la première visite. Ensuite avec la formule ” fidélisation ” qui permet aux restos de proposer une réduction de 10 ou 15 % aux possesseurs du pass lors de leurs prochaines visites. Ils peuvent également attribuer des réductions spéciales à certains moments pour mieux remplir leur salle quand ils en ont besoin.

Pour l’heure, les responsables de Resto-Pass avancent le nombre de 15.000 utilisateurs en Belgique. Mais la société vise les 300.000 membres. Pour cela, la firme noue des partenariats B to B avec des groupes comme Orange, le 1307 ou Vers l’Avenir. Ces derniers offrent, à certaines conditions, des cartes test (ou parfois d’un an) à leurs clients respectifs. Par ailleurs, la carte, actuellement vendue en ligne exclusivement, réintégrera les rayons du retail au début de l’année 2017… tout comme le petit carnet de RestoPass l’avait fait en 2009. Et la PME prévoit d’autres lancements, comme une carte dédiée à la mode et une aux restos étoilés…

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