La nouvelle présidente de la FEB appelle à de “véritables réformes structurelles”

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Michèle Sioen, la nouvelle présidente de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) a appelé jeudi, lors de son intronisation officielle, à ce que de “véritables mesures structurelles approfondies” soient adoptées après les élections du 25 mai.

Ces mesures sont “indispensables pour préserver et développer notre capacité d’innovation, notre industrie et l’ensemble de notre tissu économique”, a déclaré Michèle Sioen en pointant sans surprise le handicap salarial dont souffre la Belgique ainsi que les coûts énergétiques trop élevés. “Seule une approche résolue empêchera la Belgique de continuer à sombrer dans les classements internationaux des principales puissances économiques mondiales. Nous n’occupons plus que la 17e place aujourd’hui, alors que nous étions encore 15e il y a 2 ans. Si notre politique ne change pas, nous ne serons même plus dans le G30 en 2030”, a souligné celle qui succède à Pierre Alain De Smedt, pour 3 ans, à la présidence de la FEB.

Selon la fédération patronale, le handicap salarial de la Belgique par rapport à ses principaux partenaires commerciaux atteint désormais 16,5 pc tandis que la croissance de la productivité décline rapidement, ce qui est “totalement inacceptable pour nos entreprises”. “Pour résoudre ce problème, il faut ramener les charges patronales sur le travail de 35 à 25 pc, une mesure linéaire et simple qui profitera directement à toutes les sociétés, sans distinction”, a assuré Mme Sioen.

Cette dernière a par ailleurs dénoncé les coûts de l’énergie “qui ne cessent d’augmenter”. “La politique énergétique manque généralement de cohérence et de coordination au niveau belge et européen. En Belgique en particulier, il nous manque une approche coordonnée entre le niveau fédéral et le niveau régional”, a-t-elle expliqué en plaidant dans la foulée pour un “cadre de travail juridiquement sûr et prévisible” ainsi que pour une simplification des charges administratives qui coûtent chaque année 5 à 6 milliards aux entreprises.

“Je veux également miser sur les jeunes au cours de mon mandat”, a poursuivi Michèle Sioen selon qui, en outre, “entreprendre aujourd’hui nécessite de garder en permanence le contact avec le marché”. En d’autres termes, “il faut oser restructurer, si le marché l’exige. Mais restructurer, ce n’est pas seulement démanteler. C’est aussi réinventer ses produits et ses services”, a-t-elle ajouté en assurant que ses relations avec les syndicats, au sein de son entreprise, ont toujours été “cordiales”.

“Nous avons les mêmes intérêts et le même objectif: que la société soit bien organisée, qu’elle marche bien et que les travailleurs soient heureux”, a indiqué Mme Sioen. Sa première rencontre officielle avec les partenaires sociaux réunis au sein du Groupe des 10 aura lieu le 13 mai prochain au cours d’une réunion destinée à “faire le point de la situation”.

“La finalité des entreprises consiste bien évidemment à créer de la valeur économique mais elles ont aussi une responsabilité sociétale”, a enfin déclaré la nouvelle présidente de la FEB.

Agée de 48 ans et mère de 3 enfants, cette dernière est administratrice déléguée du groupe Sioen Industries, spécialisé dans la production de textiles techniques et de produits de chimie fine. Elle est la première femme à occuper la présidence de la fédération patronale. “Mme Sioen a toutefois été choisie avant tout parce que c’est un CEO de top niveau qui dirige une entreprise de 4.800 travailleurs, dont 900 en Belgique”, a conclu Pieter Timmermans, l’administrateur délégué de la FEB.

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