La Mission E, l’anti-Tesla de Porsche

Mission E © DR

Porsche, la marque sportive du groupe VW, va sortir une voiture électrique à haute performance. Pour montrer que la marque allemande peut mieux faire que Tesla et son Model S… et détourner quelque peu l’attention du “dieselgate”.

C’est une voiture propre d’un genre particulier que le groupe VW va sortir. La filiale Porsche a donné le feu vert pour développer et commercialiser une voiture électrique destinée à concurrencer la Tesla Model S. Le groupe va investir 700 millions d’euros dans la version commerciale d’un prototype présenté au salon de Francfort, en septembre, le Mission E Concept. Le véhicule affichera une autonomie de 500 km, se rechargera en 15 minutes (à 80 %) — ce qui est nettement mieux que le modèle américain, et passera de 0 à 100 km/h en 3,5 secondes à peine. Le nouveau modèle sera mis en vente à d’ici 2020 et assurera la création de 1.000 emplois.

La Tesla – dont les ventes ne cessent de grimper — n’est toutefois pas vraiment une concurrente directe de Porsche. Ses ventes devraient dépasser pour la première fois les 200.000 exemplaires cette année, contre 50.000à 55.000 pour le constructeur américain.

Il s’agit de la première grande annonce de développement pour le groupe VW depuis qu’il a indiqué devoir faire des économies pour faire face aux coûts de la crise du dieselgate. Le CEO du groupe, Matthias Muller, ex-patron de Porsche, cherche à repositionner le constructeur multimarque en accentuant les développements dans la traction électrique, qui ne risque pas de poser de soucis d’émissions.

La Mission E permettra à Porsche de montrer qu’elle peut passer à l’électricité sans compromettre ses caractéristiques sportives et sa ligne. Le groupe VW va utiliser la traction électrique dans différentes marques, chez VW avec la future génération de la Phaeton, et chez Audi avec la Q6, dont la fabrication pourrait échoir à Forest.

Un marché encore embryonnaire, mais…

Les constructeurs allemands ne s’étaient pas précipités pour sortir des modèles électriques, hormis peut-être BMW etsa i4. Les pouvoirs publics allemands ne les y encouragent guère : ils n’ont pas mis en place d’incitants fiscaux comme l’ont fait la France ou les Etats-Unis. Le succès de la Tesla a toutefois misà l’épreuve la réputation d’avancée technologique que cultivent les constructeurs allemands. Venir plus tard ne devrait pas handicaper Porsche ou le groupe VW : le marché de la voiture électrique est encore embryonnaire. Il n’y a pas de leader clair, les premières générations étaient freinées par une autonomie faible, de moins de 150 km. Mais une voiture qui peut rouler 500 km, comme la future Porsche, et se recharger rapidement par induction (sans contact), via un système installé dans le sol du garage, voilà qui pourrait faire changer d’avis plus d’un conducteur.

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