La loi télécoms fait mal à Belgacom, Mobistar et Base

La volatilité de leurs clients mobiles a fortement augmenté. Telenet en est le grand bénéficiaire.

Les résultats annuels des opérateurs télécoms livrent des informations intéressantes sur leur vulnérabilité à la nouvelle loi télécoms. Entrée en vigueur en octobre 2012, cette réglementation permet aux consommateurs de résilier leur contrat sans frais, après les six premiers mois. Les abonnés mobiles n’ont pas hésité longtemps avant d’actionner le couperet.

Chez Proximus, 37.000 clients résidentiels ont migré vers la concurrence au cours du dernier trimestre 2012. Du côté de Mobistar, motus sur les chiffres exacts. Mais l’opérateur concède que le mois d’octobre a été particulièrement négatif. ” On a limité les dégâts “, avance-t-on chez Mobistar. Reste que sur l’ensemble de l’année, l’opérateur a perdu 83.500 clients mobiles (-2,4 %). Base, qui va plus loin que la loi télécoms, en permettant à ses clients de partir à tout moment sans frais, signale des mouvements importants fin 2012, dans les deux sens. Résultat des courses : la filiale de KPN a gagné 7.000 clients à un abonnement postpayé au dernier trimestre 2012, ce qui est présenté comme une relative stagnation du côté de Base.

Telenet : le grand gagnant

Si les trois opérateurs établis souffrent de la loi télécoms, qui en bénéficie ? Les opérateurs alternatifs. Et surtout Telenet. Le câblo-opérateur actif essentiellement en Flandre a annoncé des chiffres impressionnants. Ses offres mobiles King & Kong ont gagné 180.000 adeptes entre octobre et décembre 2012, pour atteindre 521.000 clients. Pour Mobistar, tout n’est pas perdu, puisque Telenet utilise le réseau de l’opérateur pour son offre mobile, et lui rétrocède donc une partie des revenus.

Ce n’est pas le cas de Belgacom, dont le CEO Didier Bellens s’est déjà plaint à plusieurs reprises de la sévérité de la loi télécoms en Belgique, comparé à d’autres pays européens. Mais Belgacom a d’autres atouts que le mobile : sa stratégie sur le triple play (TV numérique, Internet, téléphonie fixe) reste payante. Base, par contre, ne peut pas se permettre une érosion de sa clientèle mobile. Son offre Snow, lancée récemment, reste un simple complément à son business, centré sur les forfaits GSM. L’opérateur devra donc réagir pour convaincre le consommateur qu’il reste le principal challenger sur le marché mobile. Une position de plus en plus menacée par les opérateurs alternatifs comme Aldi Talk, Colruyt mobile, et surtout un certain Telenet.

Gilles Quoistiaux

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