La holding Porsche étend sa mainmise sur Volkswagen en rachetant des titres à Suzuki

Matthias Müller, nouveau CEO de Volkswagen. © AFP/John MacDougall

Porsche SE, la holding actionnaire majoritaire du constructeur allemand dans la tourmente Volkswagen, a annoncé samedi le rachat au japonais Suzuki de plus de 4 millions d’actions Volkswagen, asseyant encore un peu plus son contrôle sur le groupe.

Porsche SE, holding distincte du constructeur du même nom, et dont la principale raison d’être est l’investissement dans Volkswagen, s’est entendu avec le japonais pour lui racheter 1,5% du capital de Volkswagen, pour une somme non divulguée. Sa part passe ainsi de 50,7% à 52,2% du capital du géant de l’automobile, profondément ébranlé par un scandale de moteurs diesel truqués.

“Porsche SE considère le rachat de 4,397 millions d’actions comme une profession de foi à l’égard de son investissement central, et renforce sa position comme actionnaire pilier du groupe de Wolfsburg”, selon un communiqué.

Porsche SE, dont plusieurs représentants, des héritiers des familles Porsche et Piëch fondatrices de Volkswagen, siègent au conseil de surveillance du constructeur, a désigné vendredi un nouveau patron, Matthias Müller, avec effet immédiat. Son prédécesseur Martin Winterkorn avait rendu son tablier mercredi à cause de l’affaire des moteurs truqués, qui a vu Volkswagen fausser les résultats des tests antipollution au moins aux Etats-Unis pendant des années.

Outre Porsche SE, Volkswagen compte parmi ses actionnaires de référence l’Etat régional allemand de Basse-Saxe, avec 20% du capital. Volkswagen et Suzuki étaient liés depuis plusieurs années par des participations croisées et une alliance stratégique, mais la relation avait tourné vinaigre et donné lieu à un long litige. La semaine dernière les deux protagonistes avaient mis fin à celui-ci, Suzuki rachetant à Volkswagen les actions Suzuki qu’il détenait.

Initialement, Suzuki espérait bénéficier de l’expertise de Volkswagen dans les technologies hybrides et vertes, tandis que le géant allemand voulait développer avec son partenaire japonais des petites voitures pour les marchés émergents.

Mais selon Suzuki, Volkswagen a contrevenu à maintes reprises au contrat en lui refusant l’accès à ses technologies.

Volkswagen juge quant à lui que Suzuki s’est mis en faute en s’approvisionnant en moteurs diesel auprès du concurrent italien Fiat.

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