La guerre des prix s’est menée à fleurets mouchetés

© Thinkstock

Après le gel imposé en 2012, certains prédisaient de terribles flambées des prix. Les fournisseurs, eux, n’étaient pas peu fiers de présenter des réductions “historiques” de leurs tarifs électriques et gaziers, Electrabel en tête.

220 euros Selon Test-Achats, les nouveaux tarifs feront économiser aux clients “dormants” moyens entre 220 et 240 euros par an.

Au final, si guerre des prix il y a eu, c’est clairement à fleurets mouchetés. Alors que la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg) se penche encore sur les nouvelles grilles tarifaires, Test-Achats a déjà livré ses premières impressions : la partie “énergie” de la facture du consommateur lambda a diminué en moyenne de 3 % à 3,5 %. Ce sont surtout les écarts entre les formules les plus onéreuses et les moins chères qui se sont réduits. Les grands gagnants sont les clients “dormants”, ceux qui étaient prisonniers d’un tarif tout sauf avantageux. Pour ceux qui avaient déjà choisi un contrat concurrentiel, la donne ne change pas vraiment. N’empêche, la Creg se félicite : en plus de 10 ans de libéralisation, jamais autant de dynamisme n’aura été observé sur le marché de l’énergie en Belgique.

Maintenant que les géants se sont plus ou moins alignés côté prix, ne risquent-ils pas de “tuer” les petits fournisseurs, étouffant dans l’oeuf toute concurrence ? “Si les ‘gros’ se décidaient à lancer une véritable guerre des prix, c’est certain, les ‘petits’ disparaîtraient, reconnaît Yvan Hella, professeur du fonctionnement des marchés de l’énergie à l’ULg. Ils en ont les moyens. Mais ce n’est pas forcément leur intérêt. Electrabel écoule par exemple une partie de sa production sur le marché de gros, là où se fournissent les Lampiris et autres Eneco. Et la maison mère, GDF Suez, elle doit se désendetter. Pas vraiment le contexte idéal pour entamer une guerre.”

Benoît Mathieu

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content