La France réveille le patriotisme économique en Italie

© Bloomberg

L’offensive spectaculaire de Lactalis sur son homologue italien Parmalat constitue un nouvel épisode de la “campagne d’Italie” des fleurons de l’économie française. A la grande colère de Rome, qui adopte des mesures pour défendre les entreprises stratégiques.

Le groupe Lactalis (famille Besnier), qui détient déjà la marque italienne de fromage Galbani, a annoncé mardi avoir porté sa participation dans Parmalat de 15,3 % à 29 %, en déboursant 750 millions d’euros pour s’offrir une part du capital appartenant jusqu’alors aux fonds d’investissement étrangers Zenit Asset Management AB, Skagen AS et Mackenzie Financial Corporation.

Les groupes français sont déjà présents aussi bien dans la grande distribution italienne, l’énergie que les banques. Le groupe d’énergie italien Edison est ainsi contrôlé par l’italien A2A et le français EDF, qui détient de manière directe ou indirecte environ 50 % de la société. GDF Suez détient 10 % de la société publique romaine d’eau et d’énergie ACEA.

Les acquisitions françaises dans le domaine bancaires sont encore plus nombreuses. L’historique banque italienne (l’une des plus vieilles d’Europe) Monte dei Paschi di Sienna a parmi ses actionnaires l’assureur français Axa (2,5 %) ; les deux groupes ont créé en 2007 une coentreprise dans la bancassurance. La banque d’affaires Mediobanca compte parmi ses actionnaires l’homme d’affaires français Vincent Bolloré (5 %) et Groupama.

Dans la grande distribution, Auchan a racheté les supermarchés SMA et Carrefour la chaîne Di per Di, tandis que dans les transports, le géant franco-hollandais Air France-KLM a pris, début 2009, 25 % d’Alitalia pour 323 millions d’euros.

Parmalat : Rome adopte des mesures pour défendre les entreprises stratégiques

Le gouvernement italien a adopté mercredi des mesures afin de défendre les entreprises stratégiques des appétits étrangers, en réaction à la montée de Lactalis au capital de Parmalat, a indiqué à l’AFP une source gouvernementale.

Réuni en conseil des ministres, le gouvernement de Silvio Berlusconi a donné son feu vert à un décret contenant des mesures destinées à défendre les entreprises du pays jugées stratégiques, a indiqué cette source. Cette source n’était en revanche pas en mesure de donner des précisions dans l’immédiat sur ces mesures.

La prise de contrôle de Parmalat, l’un des groupes les plus connus du pays, considéré comme un fleuron de la filière agroalimentaire de la péninsule, a suscité l’émoi de la classe politique italienne et des milieux économiques. Alors que le joaillier Bulgari vient d’être racheté par LVMH et qu’EDF discute avec les actionnaires italiens d’Edison pour parvenir à un accord sur le contrôle du groupe d’énergie, l’Italie craint en effet de se faire ravir ses joyaux économiques.

Trends.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content