La fermeture de Ford Genk coûtera 140.000 euros par travailleur

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Fermer une usine coûte plus cher en Europe qu’aux Etats-Unis. Ford en sait quelque chose, il va payer environ 140.000 euros par travailleurs licenciés contre 115.000 euros aux Etats-Unis. Pour le New York Times, c’est aussi un cas d’école sur la difficulté à réduire la capacité de production auto en Europe.

Les constructeurs américains se sont montrés plus rapides et plus radicaux dans la fermeture d’usine en surcapacité. Pour le New York Times, qui a mené l’enquête à Genk, la raison principale est le coût plus élevé et la plus forte réaction des travailleurs sur le Vieux Continent.

“Ford est l’une des rares compagnies qui a bravé la résistance des politiques et des puissants syndicats pour tenter de répliquer la brutale baisse de capacité que les constructeurs automobiles ont réalisé aux Etats-Unis” écrit le quotidien. Le New York Times présente la fermeture de Genk comme un case study “sur la difficulté pour les constructeurs automobiles de réduire la capacité en Europe alors que le marché est le plus faible de ces deux dernières décennies.”

Le budget de la fermeture de Genk dépassera les 555 millions d’euros, rien que pour les indemnités aux 4.000 travailleurs qui perdront leur emploi. Soit 140.000 euros par personnes. Alors que pour fermer une usine de 2.400 personnes aux Etats-Unis, en 2009, Ford avait payé 115.000 euros (155.000 dollars) par personne. Une fermeture est aussi plus rude, car les travailleurs ont bloqué la production et l’usine de Genk.

Une surcapacité d’au moins 2 millions de véhicules par an Les usines automobiles en Europe présenteraient une surcapacité d’au moins 2 millions de véhicules par an, soit 6 à 8 usines. Les constructeurs les plus touchés sont ceux qui fabriquent du milieu de gamme. La Belgique a déjà payé un fort tribu avec le fermeture de GM Anvers (Opel) en 2010 et Ford Genk en 2014. Mais cela ne semble pas suffire. Beaucoup d’usines tournent à 60% de leur capacité et moins, et dégagent ainsi des pertes. “C’est la principale raison pour laquelle des compagnies comme Ford, Fiat, Opel (GM) et PSA Peugeot Citroën ont déjà perdu des milliards d’euros en Europe ces dernières années” indique le quotidien américain. Alors qu’aux Etats-Unis les fermetures ont permis “de rendre possible un rebond du marché américain de la voiture”. Un oubli L’article oublie de préciser que sur les trois constructeurs américains, deux (GM et Chrysler) sont passés par la case du Chapitre 11 et des aides d’Etat défendues en Europe. Ford est le seul qui s’en est sorti tout seul. Le quotidien ne cache pas l’impact lourd de la fermeture pour la région de Genk, “qui pourrait perdre 10.000 emplois l’année de la fermeture”, en tenant compte des fournisseurs et des commerces dépendants de l’usine.

R.v.A.

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