La compagnie aérienne Alitalia va supprimer plus de 2.000 emplois

© Reuters

Le plan de relance de la compagnie aérienne italienne Alitalia prévoit une suppression de 20% des effectifs et des réductions de salaire de près d’un tiers, a indiqué vendredi à l’AFP une source syndicale, annonçant une grève pour le 5 avril.

Alitalia, qui subit de plein fouet la concurrence des compagnies low cost comme Ryanair, accumule les pertes depuis des années.

Dans une énième tentative de redressement, elle a annoncé mercredi un nouveau plan stratégique qui prévoit une réduction des coûts d’un milliard d’euros et une hausse de 30% de son chiffre d’affaires d’ici à 2019, via des offres plus compétitives sur le court et moyen courrier.

Vendredi, la direction a présenté les détails aux syndicats: il prévoit 2.037 suppressions d’emploi parmi le personnel au sol et le départ à terme de 400 membres du personnel navigant, qui bénéficient d’un contrat garanti dans le cadre de mesures visant à maintenir l’emploi mais arrivant à expiration fin 2017.

La compagnie a en outre demandé une réduction des salaires de 28% pour les pilotes sur les vols à moyen courrier, 22% pour les long courrier et 32% pour les hôtesses de l’air et stewards.

“Nous avons décidé de façon unitaire de proclamer la grève le 5 avril”, a réagi le secrétaire général du syndicat Uiltrasporti, Claudio Tarlazzi, en estimant que le plan présenté était “absolument pas crédible”.

“Les mesures relatives au personnel sont douloureuses mais nécessaires, avec la réduction d’autres coûts, pour stabiliser la situation financière de la compagnie et en garantir la soutenabilité à long terme”, a assuré dans un communiqué le patron d’Alitalia, Cramer Ball, précisant que la réduction de la masse salariale représentait seulement un tiers du milliard d’euros d’économies prévu.

Alitalia accumule les pertes depuis des années. Malgré l’entrée de la compagnie émiratie Etihad à son capital en 2014, à hauteur de 49%, et malgré les fonds injectés par cette dernière, elle n’est pas parvenue à redresser la barre.

Alors qu’elle visait un retour à l’équilibre en 2016 et aux bénéfices en 2017, sa perte s’est élevée à 460 millions d’euros l’an passé et devrait encore atteindre plusieurs centaines de millions cette année.

Mais les actionnaires ne financeront le plan de relance que si les syndicats acceptent le nouvel accord collectif de travail et les réductions d’effectifs, avait prévenu mercredi la direction.

Avec un délai limité, car la trésorerie d’Alitalia sera à sec au plus tard mi-avril.

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