La bière belge désormais deux fois plus consommée à l’étranger qu’en Belgique

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Comme annoncé, la consommation de bière sur le marché belge (7.567.122 hectolitres) a diminué de 1,6% en 2017 par rapport à 2016, selon les chiffres dévoilés mercredi par la fédération des Brasseurs belges.

Le recul sur le marché domestique a été compensé par une belle progression des exportations (+8,7%, à 15,81 millions d’hectolitres). Celles-ci représentent 70% de la production et sont désormais deux fois plus importantes que le total de bière belge écoulé sur la scène nationale.

La Fédération des brasseurs belges avance deux explications majeures, et pas neuves, pour justifier les difficultés rencontrées en Belgique: la situation compliquée dans l’horeca (-3%) et un glissement de la consommation des bières pils vers les bières spéciales.

Le secteur confirme par ailleurs la place prise par les bières non alcoolisées et à faible taux d’alcool (inférieur à 3,5% vol. alc.) qui représentent déjà 5% de la consommation de bière en Belgique. Les bières totalement sans alcool occupent 3% du marché, doublant ainsi leur présence en un an. Ce segment détient désormais une “part de marché non-négligeable” souligne Jean-Louis Van de Perre, président de la Fédération.

Les exportations sont une nouvelle fois à la hausse, progressant de façon similaire à l’an dernier: 8,7% entre 2016 et 2017. Les Etats-Unis constituent la bonne surprise de ces chiffres avec une croissance frôlant les 20% alors que les grandes marques de bière américaine perdent des places sur leur propre marché au profit des bières artisanales locales. Le pays de L’Oncle Sam est tout simplement devenu la deuxième terre d’accueil de nos bières, devançant de peu les Pays-Bas (2,65 contre 2,63 millions d’hectolitres). La France reste solidement en tête avec 4,23 millions d’hectolitres importés (+4,4% en un an).

L’Asie enregistre des performances contrastées avec de belles avancées en Chine (+8,3%, à 775.000 hectolitres) et en Corée du Sud (+66%, à 336.000 hectolitres), mais un recul au Japon, constant depuis 2012, qui tombe à 102.000 hectolitres (-13,4% en un an).

2018 s’annonce meilleure que l’année précédente. Le président des Brasseurs se risque même à tabler sur une stabilisation de la consommation, y compris dans l’horeca, moyennant une météo clémente et un bon parcours des Diables rouges en Russie. Sacré pronostic quand on sait que la consommation dégringole depuis 25 ans.

Au total, 261 brasseries étaient recensées en Belgique l’an dernier contre 224 en 2016, dont septante environ sont membres de la fédération. Jean-Louis Van de Perre souhaiterait élargir le cercle. “Ensemble, nous sommes plus forts et nous voulons être une grande famille de brasseurs, ce qui fait aussi la spécificité de la culture de la bière belge, reconnue à l’Unesco”, souligne-t-il.

La Fédération planche donc sur une révision des critères d’accueil en son sein, notamment un abaissement du seuil de production (de 3.000 hectolitres annuels) et de la durée d’existence de la brasserie (5 ans minimum).

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