L’entreprise pharmaceutique Teva va supprimer 7.000 emplois

© Reuters

L’entreprise pharmaceutique israélienne Teva va supprimer 7.000 emplois dans le monde d’ici à la fin de l’année et fermer ou vendre quinze de ses sites, a annoncé son CEO Yitzhak Peterburg jeudi.

La direction explique cette décision par une perte financière nette beaucoup plus importante que prévu au deuxième trimestre. Celle-ci a atteint 5,97 milliards de dollars au deuxième trimestre, alors que son bénéfice atteignait 242 millions de dollars un an plus tôt.

Teva Pharmaceutical prévoit de fermer ou vendre six de ses sites de production en 2017 et neuf autres durant l’année prochaine. L’entreprise va par ailleurs se retirer de 45 pays d’ici à la fin décembre. Elle dispose d’une filiale en Belgique, à Anvers.

Le groupe, qui s’est spécialisé entre autres dans la conception, la production et la vente de médicaments génériques, a enregistré une baisse de 18,4% de ses bénéfices au second trimestre. La perte imposante du groupe s’explique par une charge de 6,1 milliards d’euros liée à la dépréciation d’actifs aux Etats-Unis. Il a réduit son dividende intérimaire de 75%.

“Teva a identifié certains développements sur le marché américain, qui l’ont conduit à réviser les perspectives (…) de la filiale de génériques aux Etats-Unis”, a annoncé le groupe dans un communiqué. Autrement dit, l’acquisition en 2016 d’Actavis, la branche génériques de l’américain Allergan, ne se révèle pas aussi porteuse que prévu lors de cette opération à 40 milliards de dollars.

Sur le seul plan de la rentabilité, les résultats sont moroses. Par action et hors éléments exceptionnels (EPS), la mesure de référence à Wall Street, le bénéfice est limité à 1,02 dollar, soit une baisse de presque 20% par rapport à la même époque de 2016, décevant les analystes qui tablaient sur 1,06 dollar.

Les ventes se sont, elles, établies à 5,69 milliards de dollars, une progression de 13% par rapport au second trimestre 2016, à un niveau conforme aux attentes des analystes, selon un consensus Factset.

“Sur notre activité dans les génériques aux Etats-Unis, nous avons subi une accélération de l’érosion des prix ainsi qu’une baisse des volumes”, a expliqué Yitzhak Peterburg, directeur général par interim de Teva, cité dans le communiqué.

Les ventes du produit-phare de Teva, le Copaxone, qui est utilisé pour traiter la sclérose en plaques, ont en outre drastiquement chuté, de 10%, lors du dernier trimestre.

L’entreprise a dès lors revu à la baisse ses prévisions de bénéfices pour l’année. Ses revenus devraient atteindre 22,8 à 23,2 milliards de dollars alors qu’elle s’attendait à un chiffre compris entre 23,8 et 24,5 milliards de dollars. Elle table sur un bénéfice par action compris entre 4,3 et 4,5 dollars par action, contre 4,9 à 5,3 dollars par action auparavant.

Le groupe est, de plus, plongé dans une crise de gouvernance depuis plusieurs mois, M. Peterburg n’étant censé remplacer que temporairement Erez Vigodman, à la suite de sa démission inattendue en février. Aucun successeur n’a encore été trouvé à ce dernier.

Teva employait jusqu’à présent 44.000 personnes dans 60 pays.

Partner Content