L’action d’Amazon s’envole grâce au retour des bénéfices

Jeff Bezos, CEO d'Amazon. © Reuters

Le distributeur en ligne américain Amazon a mis un terme en fin d’année à deux trimestres consécutifs de pertes, en dégageant un bénéfice net de 214 millions de dollars, grâce à un boom des abonnements à son service payant.

Le mastodonte américain se paie même le luxe de dépasser nettement les prévisions les plus optimistes des analystes, avec un bénéfice par action ajusté, référence à Wall Street, de 45 cents contre 17 cents espérés, selon un communiqué publié jeudi.

C’est un soulagement pour les investisseurs qui commençaient à perdre patience, alors que la boulimie d’investissements du PDG Jeff Bezos plombe la rentabilité du groupe.

L’action s’envolait de 13,51% à 42,13 dollars vers 23H10 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance, en dépit toutefois d’une perte nette annuelle de 241 millions de dollars. En 2013, Amazon avait gagné 274 millions de dollars.

Cette solide performance repose sur un fort engouement aussi bien à l’international qu’aux Etats-Unis pour son service payant –99 dollars par an– “Prime”, qui donne accès à un catalogue croissant de contenus numériques en ligne et à des livraisons gratuites. L’an dernier, les abonnements ont bondi de 53% à l’international et de 50% aux Etats-Unis.

Au total, le chiffre d’affaires du groupe lors des trois derniers mois de 2014 intégrant les fêtes de fin d’année a bondi de 15% sur un an à 29,33 milliards de dollars. Sur l’année, la progression est de 20% à 88,99 milliards.

“C’était un trimestre crucial”, remarque auprès de l’AFP Shilpa Rosenberry, analyste au cabinet Daymon Worldwide. “Jeff Bezos devait prouver qu’il se souciait de la rentabilité autant qu’il est déterminé à diversifier le groupe”.

Créé en 1995 à Seattle, Amazon est passé de simple libraire en ligne à géant présent jusqu’à Hollywood via la production de séries télés, dont l’une, “Transparent”, a même reçu le Golden Globe de la meilleure série comique ou musicale début janvier. Il fabrique aussi ses propres appareils électroniques, a investi dans les services d’informatique dématérialisée (“cloud”) et a lancé mercredi WorkMail, un service de messagerie professionnelle.

Il reste ainsi sourd à ceux qui lui demandent de faire une pause dans ses investissements tous azimuts et n’entend pas renoncer à la Chine, marché dominé par son grand rival Alibaba.

Amazon voit de plus en plus de commerçants américains le concurrencer en ouvrant leur propre boutique en ligne, tandis qu’à l’international, Alibaba ne cache plus ses ambitions.

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