Journée Nationale du Télétravail: la Belgique à la traîne

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La Journée Nationale du Télétravail, c’est ce jeudi 22 novembre. Un mode de travail qui ne compte pas encore beaucoup d’adeptes dans nos contrées.

“Bonjour, je suis actuellement hors du bureau…et, pour une fois, je ne suis pas dans les bouchons non plus, parce que je travaille depuis chez moi ! Je vais donc pouvoir répondre plus rapidement à vos messages !”, voilà le genre de mail que vous pourriez recevoir ce jeudi 22 novembre de la part d’un de vos contacts professionnels dont l’entreprise participe à la troisième édition de la Journée Nationale du Télétravail, une initiative d’AOS Studley, Getronics, Microsoft et PWC.

Les organisateurs énumèrent les avantages du télétravail, outre un gain de temps et moins de stress sur les routes pour l’employé: meilleur équilibre entre vie privée et professionnelle, meilleure concentration, plus grande autonomie et productivité plus élevée,…Côté environnemental, le télétravail favorise une diminution importante des émissions de C02, argument ô combien important dans les débats écologiques actuels. Pour les entreprises, il permet de diminuer les frais de déplacement octroyés aux collaborateurs (voitures de société, carte essence,…) ainsi que d’autres coûts pris en charge à la maison (chauffage,…).

Le télétravail a mauvaise presse dans nos contrées

Si les pays nordiques sont de fervents adeptes du travail à domicile – 32% des Finlandais et 27% des Suédois le pratiquent – en Belgique comme en France, le homeworking semble avoir un peu plus de mal à rentrer dans les moeurs. En France, le nombre de télétravailleurs reste coincé entre 7% et 9% de la population active selon des chiffres fournis par Libération. En Belgique, on fait un peu mieux même si seulement un cinquième (21 %) des travailleurs belges ont la possibilité de travailler de la maison. C’est dans les secteurs télécom & IT (53 %) que le travail à domicile est le plus courant. En revanche, le gouvernement, qui pourrait donner l’exemple, n’atteint qu’un score moyen (22 %), selon une enquête réalisée par Références.

Car télétravailler implique un changement de culture dans la gestion des ressources humaines, un changement de mentalité qui rencontre encore de nombreux obstacles. Cette réticence au télétravail viendrait d’une certaine méfiance des managers face à des employés “fainéants” et de la peur qu’ils n’atteignent pas leurs objectifs, distraits, à la maison par des tâches ménagères ou leurs enfants. Mais certains employés, eux-mêmes, avouent ne pas vouloir pratiquer cette forme de travail sédentaire, du moins pas sur une trop longue période. “Une journée à la maison par semaine est amplement suffisante pour moi, je ne pourrais pas rester plus longtemps enfermée entre mes quatre murs, j’ai besoin d’avoir des contacts avec mes collègues“, avance Isabelle, qui travaille dans l’édition. Un responsable déclare que le télétravail nuit à l’esprit d’équipe et au développement des synergies entre collaborateurs s’il est trop souvent pratiqué, sans avancer le fait que tous les métiers ne sont pas adaptés à ce mode de travail (dé)connecté.

Ce jeudi 22 novembre est donc l’occasion pour de nombreux employés belges de tester le travail à domicile. Selon le site dédié à cette journée thématique, l’action devrait représenter un gain de temps de 1625 heures pour les travailleurs qui ne devront pas se déplacer ainsi qu’une réduction de 531 tonnes de CO2. Reste plus qu’à convaincre le chef,…

Ca.L

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