Inbev et Google parmi les multinationales les moins transparentes

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Le géant brassicole Anheuser-Busch InBev compte parmi les multinationales les moins transparentes, aux côtés notamment de Google, de Toyota et de Berkshire Hathaway, selon un classement publié mardi par l’organisation Transparency International. “Le rapport montre que très peu de sociétés publient des comptes sur leur contribution aux économies des pays où elles opèrent”, résume TI dans un communiqué de presse.

L’organisation de lutte contre la corruption a examiné les politiques de transparence mises en oeuvre par 105 entreprises globales pesant au total plus de 11.000 milliards de dollars. Trois critères ont été retenus: la publication d’informations sur les programmes anti-corruption, la transparence organisationnelle (notamment les informations sur les filiales et holdings) et l’existence d’un rapportage de revenus pays par pays.

Ce dernier point est jugé très important pour permettre de vérifier si les multinationales déclarent correctement leurs profits à l’endroit où ils sont réalisés. A l’heure actuelle, la plupart des entreprises ne publient leurs comptes sur une base consolidée au niveau du groupe. Parmi les 105 sociétés examinées par TI, 41 ne dévoilent ainsi aucune information pays par pays. Les autres ne publient que des informations très incomplètes.

Citant le cas de la Grèce, où l’évasion fiscale est souvent considérée comme un facteur de la crise, Transparency International note qu’aucune des 43 multinationales opérant dans le pays n’a dévoilé de comptes détaillés.

Sur l’ensemble des critères, la Bank of China est l’entreprise examinée la moins transparente, précédée notamment par Honda, Berkshire Hathaway, Amazon, Gazprom, Toyota, AB Inbev et Google.

La multinationale la plus transparente est, de loin, l’entreprise pétrolière norvégienne Statoil, devant les géants miniers Rio Tinto et BHP Billiton et le groupe sidérurgique ArcelorMittal.

Pour Jana Mittermaier, la directrice du bureau européen de TI, “dans une ère de contraintes budgétaires et d’austérité, les entreprises doivent démontrer qu’elles apportent une contribution juste dans les pays où elles opèrent. Le rapportage pays par pays permet aux employés, aux investisseurs et aux citoyens de poser des questions basiques sur la façon dont les revenus sont partagés entre les sociétés et les gouvernements”. TI appelle les autorités politiques à examiner “comment ces standards comptables peuvent être garantis par la législation européenne”.

L’Union européenne travaille actuellement à une proposition visant à assurer le rapportage pays par pays dans les industries extractives, comme l’ont déjà fait les Etats-Unis. Mais les autres secteurs de l’économie ne sont pas encore soumis à de telles obligations.

Avec Belga

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