Ian Robertson (BMW): “Nos usines tournent à 120%”

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La surcapacité est un gros souci pour les constructeurs européens, pas pour BMW. Ian Robertson, membre du comité de direction du groupe bavarois, s’en est expliqué lors d’un passage à Bruxelles.

BMW, comme Mercedes, ont annoncé des ventes historiques pour le mois de mars. Le premier a vendu 212.908 voitures, le second 158.523 automobiles. Les chaînes de production sont quasi saturées. “Nos usines tournent à 120%, nous sommes a maximum de la capacité partout” a expliqué Ian Robertson, membre depuis 2008 du comité de direction du groupe allemand, en charge des ventes et du marketing.

Une capacité de 100% signifie 2 shifts (deux fois huit heures) par jour sur 5 jours. “Nous allons mettre de la capacité supplémentaire. Aux Pays-Bas, Nedcar va fabriquer des Mini” continue Ian Robertson. L’usine est située à Born, près de la frontière belge, non loin de Genk, où Ford ferme une usine pour cause de surcapacité. “Nous allons ouvrir une usine au Brésil, étendre la capacité aux USA et en Chine, car elles arrivent au plafond.”

“La production doit suivre la vente” Mercedes connaît la même prospérité et cherche aussi à augmenter sa capacité de production. Cela contraste avec les soucis rencontré par Fiat ou PSA Peugeot Citroën, qui souffrent d’une surcapacité. Hélas la montée de la demande pour les voitures premium ne se traduit pas en nouvelles usines ou reprises d’installations existantes en Europe occidentale. Exception : VDL Nedcar, aux Pays-Bas, qui va produire des Mini à partir de l’été, pour ajouter de la capacité à l’usine d’Oxford qui sature. Pour le reste, les usines nouvelles ou agrandies sont situées loin d’Europe, aux Etats-Unis et dans les pays émergents.

“Notre principe est que la production doit suivre la vente” dit Ian Robertson. “Quand une région atteint un certain niveau de ventes, nous organisons une production locale. C’est plus facile pour livrer les clients. Et surtout cela nous aide à gérer les fluctuations de devises. Ces dernières évoluent de manière de plus en plus imprévisible, en produisant localement nous bénéficions un hedging naturel. On va ainsi construire au Brésil, nous étendre en Russie, d’autres usines sont dans le pipeline.”

Renouvellement du Brand Store bruxellois et la perspective électrique Ian Robertson a tenu ces propos en marge de la réouverture d’un “brand store” à Bruxelles, boulevard de Waterloo. Celui ouvert en 2007 servait de lieu d’exposition de la gamme BMW et aussi de décor pour des réceptions. La nouvelle formule s’éloigne du concept d’une super-concession. Elle s’approche plutôt du profil d’une galerie d’exposition. BMW y développe la thématique de la voiture électrique, en présentant quelques prototypes, depuis une BMW 1602 à batteries, sortie lors des jeux olympiques de Münich (1972) à un concept car préfigurant le coupé sport hybride i8. Il s’agit de montrer l’ambiance BMW hors d’un contexte purement commercial. Et le climat, ces derniers mois, est plutôt à la voiture électrique et hybride, où la marque allemande a débarqué depuis peu, après Renault ou Toyota, et avec bon accueil. Surprise devant la pauvreté des possibilités de recharges électrique à Bruxelles Les premières ventes du modèles i3, qui vient de sortir, s’élèvent à 11.000 unités en Europe. “Nous espérons un marché américain plus important” continue Ian Robertson, grâce “aux incitants fiscaux. Une i3 coûte 45.000 dollars, il y a 7.000 dollars d’aide du fédéral et 3.000 dollars selon les états.”

Et de déplorer -comme tous les constructeurs de voitures électriques – de l’énorme disparité des aides fiscales en Europe, avec une Norvège généreuse et une Belgique timide. “C’est tout même curieux, à Bruxelles, la ville du quartier général de l’Union Européenne, où on fixe le niveau des émissions de CO2 des voitures, il n’y a quasiment pas d’infrastructure pour recharger une voiture électrique” s’étonne Ian Robertson.

Robert van Apeldoorn

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