Grève chez Brink’s : Milquet “invite” quand Turtelboom “casse” ?

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La ministre fédérale de l’Emploi invite les patrons de Brink’s à son cabinet aujourd’hui. Une invitation qui ne convainc guère le syndicat CSC… tandis que le Setca dénonce l’appel lancé par la ministre de l’Intérieur à la BNB pour que celle-ci assure le transport de l’argent.

Joëlle Milquet, ministre fédérale de l’Emploi, invite les patrons de Brink’s à son cabinet ministériel aujourd’hui lundi. Une réunion qui sera peut être suivie par une concertation avec les syndicats et le médiateur social.

La ministre veut trouver “une solution budgétairement tenable et acceptable pour les travailleurs”, annonçait samedi la RTBF. “Il y a un dialogue puisqu’il y a eu deux concertations sociales les 2 et le 4 novembre avec le conciliateur social que nous avons désigné, et une rencontre avec la direction le 3, mais c’est vrai qu’il faut absolument reprendre ce dialogue qui a échoué pour l’instant”, a-t-elle déclaré sur la RTBF.

Et d’ajouter : “Il y aura un contact avec la direction et mon cabinet dès lundi. Le cas échéant, d’autres contacts pourraient être pris avec les syndicats et avec le conciliateur social, dont le rôle est de remettre les gens autour de la table et qui doit tenter de trouver une solution acceptable pour tout le monde.”

Grève chez Brink’s : la CSC sceptique quant à l’intervention de Milquet

La CSC a réagi avec attentisme et scepticisme à l’information selon laquelle la ministre de l’Emploi recevra la direction de Brink’s lundi à son cabinet afin de trouver une solution au conflit social. Selon le syndicaliste Marc Geerinck, la CSC n’a pas reçu d’invitation : “Nous doutons que les problèmes qui nous tiennent à coeur soient mis sur la table. Je pense que le grand problème pour la direction et le médiateur, c’est qu’il n’y a plus de billets dans les distributeurs. Nous nous opposons au passage du statut d’employé à celui d’ouvrier. Mais ici, il n’est pas question de travailleurs mais d’argent.”

Si l’on regarde le fil des événements de ces derniers jours, estime-t-il, “on peut seulement constater qu’il n’y a jamais eu de réelles négociations. Des problèmes structurels comme les heures supplémentaires et le matériel roulant n’ont pas été discutés alors qu’ils sont au moins depuis 10 ans à l’agenda.”

Grève chez Brink’s : les syndicats également invités

Outre la direction de Brink’s, la ministre de l’Emploi rencontrera également les syndicats mardi matin, à 10 h, a-t-on appris de source syndicale : “Il ne s’agit pas de négociations, la ministre souhaitant simplement connaître les positions des deux parties, a précisé le syndicat libéral. Ce que nous répéterons à la ministre, c’est que les problèmes de l’entreprise découlent d’une mauvaise gestion et d’une mauvaise organisation.”

Grève chez Brink’s : “La ministre Turtelboom veut casser la grève !”

Les syndicats du transporteur de fonds Brink’s sont fâchés sur la ministre de l’Intérieur, Annemie Turtelboom (Open Vld), qui a donné instruction à la Banque nationale d’assurer elle-même le transport de l’argent. Ces transports sont escortés par la police fédérale, également mobilisée pour surveiller les grands magasins et les agences bancaires.

Au Setca, le syndicat des employés de la FGTB, on est convaincu que la ministre tente de cette manière de déstabiliser la grève : “Si les enlèvements d’argent ont lieu via la Banque nationale, cela signifie que la ministre veut casser notre grève !”, a dénoncé Anita Van Hoof, secrétaire fédérale du Setca.

Et la syndicaliste d’enchaîner : “Lundi dernier, toutes les parties se sont déjà mises autour de la table avec un médiateur du ministère. Cette discussion fut un échec total, car la direction de l’entreprise ne voulait parler que du changement de statut des employés en ouvriers. Pour nous, ce n’est pas discutable.”

Ce faisant, juge-t-elle, “la ministre donne la chance à la direction de renforcer son pouvoir, car cela coûte moins cher de licencier un ouvrier qu’un employé. Du côté de l’entreprise, on a entendu que des gens seront effectivement licenciés après le changement de statut. On ignore quelles personnes ni combien d’entre elles sont concernées. Nous poursuivrons nos actions et les piquets de grève seront maintenus tant qu’il n’y aura pas de solution.”

Le président de la CSC veut un cadre pour le statut ouvrier-employé

Luc Cortebeeck, président de la CSC, espère quant à lui que les négociations relatives à un nouvel accord interprofessionnel fourniront un “cadre” pour les discussions sur l’équivalence des statuts d’ouvriers et d’employés : “J’espère conclure un accord-cadre à ce sujet qui pourra par la suite être exécuté pas à pas”, a-t-il déclaré lundi, à la veille de l’ouverture des discussions, dans Metro et sur Radio 1.

Selon le président du syndicat chrétien, ces négociations pourraient être bouclées dans cinq ans. Luc Cortebeeck se démarque ainsi de la FGTB où Rudy De Leeuw refuse d’ouvrir le dossier tant que le gouvernement est en affaires courantes.

Trends.be, avec Belga

Grève chez Brink’s : aucune augmentation particulière du nombre de paiements électroniques

Atos Worldline, l’entreprise qui gère les paiements électroniques en Belgique, n’a pour l’instant constaté aucune augmentation particulière du nombre de paiements électroniques, a indiqué dimanche matin une porte-parole à l’agence Belga.

Les magasins concernés par la grève du transporteur de fonds Brink’s avaient pourtant demandé à leurs clients d’effectuer leurs paiements par carte ce week-end. “Nous avons observé la situation mais n’avons rien constaté de particulier, si ce n’est une légère augmentation du nombre de paiements par carte”, indique-t-on chez Atos, sur base des données enregistrées jusqu’à samedi après-midi.

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