Google a gobé la moitié de la pub mobile

© Reuters/Andrew Kelly

L’ogre du Web a encore frappé. Après avoir pris possession du marché publicitaire sur Internet, Google récidive sur le mobile. La concurrence est larguée.

La domination de Google sur le marché de la publicité en ligne ne se dément pas. On savait déjà que le géant américain était le premier bénéficiaire des investissements publicitaires digitaux. Il occupe cette position principalement grâce aux fameux AdWords, ces achats de mots-clés qui génèrent des liens sponsorisés sur son moteur de recherche, mais aussi grâce au succès grandissant des pre-rolls, ces films publicitaires placés avant le visionnage d’une vidéo YouTube, filiale du groupe. Près d’un tiers des revenus publicitaires en ligne sont accaparés par Google, ce qui représentait au niveau mondial 32,7 milliards de dollars en 2012.

D’après le consultant spécialisé eMarketer, qui vient de dévoiler une étude sur le sujet, Google a aussi parfaitement négocié le virage de l’Internet mobile. En raison du succès des smartphones et des tablettes, la consommation d’Internet se déplace massivement vers le mobile. Ce qui force les acteurs numériques à adapter leur business model. Certains doutaient au départ de la capacité de Google et d’autres cadors du Web de monétiser cette nouvelle audience. La petite taille des écrans et le côté invasif de la publicité sur un téléphone auraient pu constituer des freins au développement de la pub mobile.

Il n’en est finalement rien, du moins pour Google. Selon eMarketer, la firme US a largué la concurrence et fait main basse sur 52 % des investissements publicitaires mobiles au niveau mondial (voir graphique), soit 4,6 milliards de dollars de rentrées en 2012. Cette somme, qui devrait presque doubler en 2013, représente déjà 10 % du chiffre d’affaires de Google.

Android, la stratégie gagnante La stratégie mobile du champion du Web s’est avérée payante. Son système d’exploitation Android, dont le business model ne semblait pas clair à son lancement en 2007, est finalement lucratif. Proposé aux fabricants dans le cadre d’un accord complexe (et secret) de partage de revenus, Android équipe désormais 56 % des tablettes et 75 % des smartphones vendus dans le monde ! Non content de toucher une commission pour chaque application téléchargée sur son marché Google Play, la firme en a profité pour y placer ses différentes plateformes gratuites (Maps, Gmail, Google Search,…), qui sont rentabilisées grâce à… la publicité mobile. La boucle est bouclée.

GILLES QUOISTIAUX

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