GM a-t-il réussi à casser la solidarité syndicale ?

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GM a signé un préaccord avec les syndicats espagnols d’Opel et obtenu des garanties de prêt de la part du gouvernement britannique afin de garantir les opérations de Vauxhall. Le géant américain aurait-il creusé la première fissure dans le front syndical européen ? “Non !”, estime Rudi Kennes (FGTB). “Et celui qui affirme le contraire n’a pas une bonne connaissance du dossier.”

General Motors a trouvé un accord avec les syndicats espagnols sur un plan de restructuration. Les syndicats ont accepté un gel des salaires pour 2010 et 2011. Ceux-ci augmenteront de 2 % ces deux prochaines années. Le plan prévoit en outre de supprimer 900 postes sur 6.300 dans l’usine de Figueruelas, et ce, par le biais de prépensions – les personnes partant sur base volontaire ne seront pas remplacées.

L’accord est intervenu après des négociations avec les autorités espagnoles. Il s’agit du premier accord entre GM et les syndicats depuis que le constructeur a renoncé en novembre à son intention de vendre Opel. Figueruelas est la plus importante fabrique d’Opel. Les Corsa, Meriva et Combo y sont notamment produites.

La Grande-Bretagne octroie des garanties de prêt à GM Europe

Le gouvernement britannique octroiera pour 270 millions de livres (près de 300 millions d’euros) de garanties de prêt à la branche européenne du constructeur américain, en vue de garantir les opérations de Vauxhall outre-Manche.

Peter Mandelson, ministre britannique du Commerce, a indiqué qu’une ébauche d’accord avait été trouvée vendredi et qu’elle serait suivie de discussions plus approfondies et “très complexes” avec le constructeur américain et ses filiales européennes à propos des futurs investissements et des garanties de prêt. “Nous avons besoin d’un Vauxhall prospère comme socle de la construction automobile en Grande-Bretagne”, a déclaré Peter Mandelson. Vauxhall emploie quelque 5.000 personnes outre-Manche.

Opel : “La solidarité entre syndicats n’est pas rompue !”, affirme Rudi Kennes

Rudi Kennes (FGTB) tient à préciser vendredi que la solidarité entre les syndicats européens d’Opel tient toujours, même après les garanties financières faites par la Grande-Bretagne et l’annonce d’un préaccord entre GM et les syndicats espagnols. Le syndicaliste ajoute qu’il a encore eu, vendredi en fin de journée, des contacts avec la hiérarchie européenne des syndicats : “La solidarité n’a pas été rompue ! Celui qui affirme cela n’a pas une bonne connaissance du dossier.”

Rudi Kennes précise que, pour le cas de la Grande-Bretagne, il s’agit d’une initiative gouvernementale : “Le gouvernement britannique, à l’approche des élections, a tenu à offrir une garantie de crédits à GM, bien qu’il n’y ait aucune garantie supplémentaire pour l’usine de Luton. Il semble donc que le gouvernement britannique vende les ouvriers de Luton pour garder ceux d’Ellesmere Port…” Il ajoute que la politique britannique suit sa propre voie mais que les syndicats européens continueraient à agir de concert.

Quant à l’accord conclu entre les syndicats de l’usine espagnole de Figueruelas et la direction de GM, Rudi Kennes nuance et précise qu’il s’agit d’un préaccord : “Cela ne se traduira pas en accord tant qu’aucun accord européen n’a été trouvé ainsi qu’une solution pour Opel Anvers. En outre, il n’y a pas là-dedans de plan social et le personnel n’a pas fait de concessions. Les travailleurs qui perdront leur emploi pourront rester chez eux pendant deux ans aux frais du gouvernement.”

Trends.be, avec Belga

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