General Motors finalement contraint de sacrifier les Hummer

Le projet de reprise par une entreprise chinoise, Tengzhong, a échoué. La production des 4×4 Hummer va être arrêtée.

General Motors (GM) a annoncé mercredi la mort programmée des gros 4×4 Hummer à la suite de l’échec du projet de reprise par le chinois Tengzhong, ce qui marque un nouvel échec à faire survivre ses marques périphériques à l’issue de sa faillite l’an dernier.

La mort des Hummers, très populaires au début de la dernière décennie, appréciés des rappeurs et des amateurs de clinquant sous toutes les latitudes, signe la fin d’une époque, celle d’avant la récession et l’essence chère.

GM n’a donné aucune explication à l’échec de la transaction avec Tengzhong.

Un accord de reprise avait été conclu en octobre, avec l’idée que la transaction serait bouclée fin janvier. Mais la date butoir avait déjà dû être repoussée d’un mois, jusqu’à dimanche, faute d’approbation des autorités chinoises, selon Tengzhong.

Mercredi matin encore l’entreprise chinoise, interrogée par l’AFP sur la possibilité de remanier sa proposition de reprise, s’était contentée d’annoncer qu’elle aurait “quelque chose à dire le 28 février”. Le ministère du Commerce chinois, acteur clef dans ce processus d’approbation, avait alors réaffirmé n’avoir reçu aucune demande officielle de Tengzhong pour l’acquisition de Hummer. Des analystes s’étaient interrogés sur la capacité de cette entreprise chinoise, doublement dépourvue d’expérience dans l’automobile et à l’étranger, à transformer cette acquisition en succès.

Tengzhong, basé dans le Sichuan (sud-ouest), produit des machines pour le secteur de la construction et des infrastructures, ainsi que pour l’industrie énergétique.

Un porte-parole de General Motors a indiqué qu’au total 3.000 employés travaillaient sur la marque Hummer, mais la plupart travaillant aussi sur d’autres marques, l’impact sur l’emploi de l’arrêt de la marque sera “nettement moins important” que cela, a-t-il assuré.

Les énormes Hummer, des modèles dérivés de véhicules militaires, rejoignent à la casse de General Motors les petites Saturn économes et les Pontiac sportives.

Parmi les marques dont General Motors voulait se séparer pour repartir sur des bases plus prometteuses après avoir frôlé la disparition, seule l’européenne Saab devrait finalement survivre, la reprise par le constructeur néerlandais de voitures de luxe Spyker ayant été finalisée mardi après moult rebondissements. Quant à l’autre marque européenne, Opel, un temps promise à la vente, elle reste finalement dans le giron de GM. Sinon, les marques “stratégiques” que le constructeur entend développer sont Chevrolet, Cadillac, Buick et GMC.

En janvier, GM avait vendu seulement 2.493 Hummer, un chiffre en baisse de 38% par rapport à mai 2009 (le dernier mois avant le dépôt de bilan de GM). Cela représentait 1,7% des ventes du constructeur, et dépassait de peu les ventes de Porsche aux Etats-Unis.

Enorme 4×4 dérivé d’un véhicule militaire, assoiffé d’essence, Hummer avait vu ses ventes inexorablement décliner, surtout à partir de 2008, au fur et à mesure que le prix de l’essence augmentait et que se confirmait l’attrait de petites voitures économes ou hybrides comme la Prius de Toyota.

Le Hummer, lourd, coûteux, polluant et bruyant, dérive d’un petit véhicule militaire, le Humvee ou “High Mobility Multipurpose Wheeled Vehicle” (véhicule à roues multi-usage à haute mobilité). Très utilisé pendant la guerre du Golfe ou dans les Balkans, le Humvee a remplacé les jeeps sur les champs de bataille.

AM General, le fabricant du Humwee, en avait lancé une version civile en 1992, en ajoutant des équipements intérieurs luxueux et en retirant le blindage. L’acteur Arnold Schwarzenegger, futur gouverneur de Californie, avait été l’un des premiers acheteurs.

GM avait acquis la marque en 1998, et l’avait équipée en 2002 d’un turbodiesel V8 de 6 litres. Il avait décliné des modèles un peu plus petits, le H2 puis le H3, avant d’arrêter la production de la version d’origine, le H1, faute de rentabilité en 2006.

Trends.be, L’Expansion.com

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