Gazelles 2017 Luxembourg – Lauréate pour les petites entreprises : Lupulus

PIERRE GOBRON, ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ DE LA BRASSERIE LUPULUS "Notre nouvel outil de production nous permet d'envisager sereinement la croissance future." © REPORTERS/ERIC HERCHAFT

Derrière les Trois Fourquets se cache une bière qui séduit de plus en plus les amateurs tant en Belgique qu’à l’export : la Lupulus.

Pierre Gobron, le fondateur des Trois Fourquets (rebaptisés au début de cette année Brasserie Lupulus), est loin d’être un inconnu dans l’univers brassicole. Créateur au début des années 1980 de la brasserie d’Achouffe qu’il revendra un quart de siècle plus tard à Duvel-Moortgat, il a replongé dans le brassin avec succès. En compagnie de ses deux fils, Tim et Julien, il brasse sa première Lupulus en 2007. “L’histoire remonte en 2003, explique-t-il. J’ai lancé alors dans le cadre de la brasserie d’Achouffe une mini-brasserie à Courtil pour effectuer des essais. Après la vente en 2006, j’ai débuté un an plus tard avec la Lupulus blonde, une triple titrant 8,5 %, non filtrée et refermentée en bouteille.” La Lupulus tire son nom du nom scientifique du houblon, Humulus lupulus, que l’on peut traduire par “petit loup humble”. L’étiquette qui représente un louveteau a été réalisée par le dessinateur de bande dessinée, Jean-Claude Servais. Grâce à l’expérience acquise à l’époque de sa première brasserie, Pierre Gobron a relativement vite retrouvé sa place sur le marché belge et international. “C’est vrai que mon passé m’a avantagé, concède-t-il. Un ami, de surcroît un très bon connaisseur de bière et du marché italien, a appris que je brassais à nouveau et m’a proposé ses services. Aujourd’hui, grâce à lui, l’Italie est devenue et de loin notre premier marché à l’exportation avec 4.000 hectolitres.” En 2016, la production de la brasserie ardennaise s’est élevée à 15.000 hectolitres dont 70 % sont partis à l’export. Essentiellement en Europe. Outre le marché transalpin, la Lupulus est également appréciée en France et en Suisse ainsi qu’aux Pays-Bas et en Espagne. Hors Europe, on peut la retrouver aux Etats-Unis, au Japon et en Israël ainsi que de manière sporadique en Russie et en Chine. La production a augmenté de 50 % par rapport à 2015 suite à la mise en route de toutes nouvelles installations.

Assortiment de bières

Durant les premières années, la brasserie a connu une progression qui a permis de poser les bases d’une croissance future plus importante mais également d’étoffer l’assortiment des bières. Après la Lupulus blonde se sont ainsi ajoutées une Lupulus brune, colorée au sucre candi et légèrement parfumée à l’écorce d’orange, une noire baptisée Hibernatus, à l’orge torréfié avec une pointe de cannelle ajoutée en fin d’ébullition, et last but not least une bière bio, l’Organicus, ainsi que l’Hopera, une bière de type pale-ale, titrant à 6 % et refermentée en bouteille. Entre 2011 et 2015, la marge de brute est passée de quelque 400.000 à 1,4 million d’euros et l’équipe a grossi de trois à une dizaine de collaborateurs (ils sont actuellement 16).

Parallèlement à l’augmentation de sa production durant ces cinq dernières années, la brasserie a investi quelque 3,5 millions d’euros dans son nouvel outil de production. Ce dernier devrait lui permettre de poursuivre sereinement et humblement sa croissance dans les années qui viennent. Ce n’est pas parce que le petit loup s’est transformé pour un soir en gazelle qu’il va perdre cette humilité qui lui sied si bien.

GUY VAN DEN NOORTGATE

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