Fusion entre Alstom et Siemens: une annonce ce mardi ?

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Les groupes français Alstom et allemand Siemens pourraient officialiser ce mardi le rapprochement de leurs activités ferroviaires qui passeraient sous contrôle du groupe allemand, un choix de politique industrielle délicat au jour d’un discours sur l’Europe du président français Emmanuel Macron.

Si cette alliance se réalise, elle donnera naissance au numéro deux mondial – en volume – pour le matériel ferroviaire roulant et au numéro un pour la signalisation, selon le gouvernement français.

Le groupe français réunit mardi son conseil d’administration, où siègent deux représentants de l’Etat détenteur de 20% des droits de vote, tandis que Siemens tiendra une réunion de son conseil de surveillance.

Les deux groupes devraient se prononcer sur un projet déjà étudié en 2014 mais qui avait échoué, Alstom préférant céder ses activités énergie à l’Américain General Electric et recentrer son activité sur le ferroviaire.

Son passage sous pavillon allemand signifierait la fin d’un fleuron industriel français.

Un tel rapprochement aurait un large écho politique alors que M. Macron, qui montre depuis son élection une volonté de rapprochement avec l’Allemagne, présentera le même jour ses propositions sur l’avenir de l’Union européenne.

Les défenseurs de l’opération soulignent qu’elle s’inscrirait dans un mouvement mondial de consolidation du secteur ferroviaire, le marché étant désormais dominé par le géant chinois CRRC Corp., lui-même issu de la fusion en 2014 de China CNR Corp. et CSR Corp.

Le conglomérat allemand pourrait monter au capital d’Alstom à hauteur de 45 à 50%, en échange de l’apport de ses activités ferroviaires – matériel roulant et signalisation – au groupe français. Quant à l’Etat français, il pourrait sortir du capital du constructeur ferroviaire.

Une décision dès mardi n’est cependant “pas certaine” en raison de la “grande complexité d’une telle transaction”, évaluée à 15 milliards d’euros environ, selon le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui suggère que le Canadien Bombardier pourrait s’inviter dans un deuxième temps en apportant au nouveau groupe ses activités ferroviaires.

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