Fusion Delhaize Ahold: “Les craintes pour l’emploi concernent surtout les Belges”

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La direction de Delhaize a assuré aux syndicats que la fusion avec le groupe Ahold n’aurait pas d’impact sur le volume ou la qualité de l’emploi en Belgique, mais si inquiétudes il doit y avoir, elles concernent surtout les Belges, estime le syndicat néerlandais CNV.

“Le direction s’est montrée plutôt rassurante”, note Myriam Delmée, vice-présidente du SETca. La direction a assuré qu’aucun licenciement et aucune révision des statuts ne découlerait de la fusion, ajoute Delphine Latawiec, responsable nationale du secteur commerce à la CNE.

Les représentants des travailleurs resteront cependant vigilants à l’application concrète de la fusion, notamment concernant la logistique et l’administratif. La société combinée Ahold Delhaize aura son siège aux Pays-Bas, tandis que le siège européen de la société combinée sera basé à Bruxelles, ont précisé les deux groupes dans un communiqué.

“La fusion n’aura pas d’impact sur l’emploi, nous dit la direction. Mais cela ne veut pas dire que les choses ne peuvent pas évoluer dans les prochaines années. Nous serons là pour leur rappeler leurs engagements”, poursuit Delphine Latawiec. Le personnel reste méfiant à la suite de la restructuration effectuée par Delhaize en Belgique au cours des derniers mois, entraînant le départ de 1.800 travailleurs. “On ne nage pas dans un climat de confiance absolue.”

Concernant les franchisés, la direction de Delhaize a indiqué que ce réseau resterait un pilier pour la nouvelle entité et que la politique en la matière ne changerait pas, selon Myriam Delmée.

Les syndicats sont satisfaits de la complémentarité annoncée par les deux groupes, ainsi que par la volonté de pérenniser Delhaize en Belgique. “Delhaize restera la marque principale en Belgique de la société combinée, et l’enseigne continuera à être dirigée par le bureau de Bruxelles”, ont indiqué Ahold et Delhaize dans leur communiqué.

Le conseil de surveillance, l’un des deux organes du conseil d’administration avec le conseil de direction, sera composé de sept membres d’Ahold et sept membres de Delhaize, assurent les deux groupes.

“Si elle est validée, cette fusion ne portera ses effets que dans plusieurs années. Les premières économies d’échelle sont attendues dans trois ans”, relève Delphine Latawiec.

Selon les analystes, les deux groupes sont complémentaires, et leur fusion donnerait naissance au cinquième groupe de distribution aux États-Unis, et au quatrième au niveau européen.

Les syndicats vont maintenant porter le message “rassurant” de la direction aux travailleurs.

“Chez Albert Heijn Belgique, rien ne changera avant la mi-2016”

Chez Albert Heijn Belgique se tenait, comme chez Delhaize, un conseil d’entreprise extraordinaire ce mercredi matin concernant la fusion entre Delhaize et Ahold. Celle-ci n’aura pas de conséquences sur l’emploi et les conditions de travail avant la mi-2016, a indiqué Thomas Vanbiervliet, secrétaire permanent pour le syndicat libéral CGSLB. La politique d’expansion de l’enseigne en Belgique doit se poursuivre comme prévu.

Les deux marques continueront à coexister jusqu’à nouvel ordre, tout en poursuivant leur propre stratégie, a expliqué Thomas Vanbiervliet. Le syndicat libéral prend acte du plan de fusion, mais restera attentif aux conséquences à plus long terme. “J’imagine que la fusion est une bonne nouvelle pour les actionnaires et d’un point de vue commercial, mais le personnel est en attente de la signification d’une telle opération pour leur emploi”.

“Les craintes pour l’emploi concernent surtout les Belges”

Les inquiétudes autour de l’emploi qui découlent de l’annonce de la fusion des groupes Ahold et Delhaize, mardi, concernent surtout les Belges, estime le syndicat néerlandais CNV.

Si l’emploi n’est pas menacé à court terme, des doublons vont apparaître notamment au sein des sièges et dans la logistique, considère Michiel Wallaard, directeur du CNV. Selon lui, les Néerlandais ont l’avantage dans le domaine de la logistique, en raison des salaires moins élevés et d’une règlementation plus souple du travail de nuit. Les craintes pour l’emploi concernent donc surtout les Belges, note-t-il.

Présent principalement aux États-Unis, en Belgique et en Europe de l’Est, Delhaize possède notamment la chaîne américaine Food Lion alors qu’Ahold détient l’enseigne Albert Heijn en Europe et la chaîne Stop & Shop aux États-Unis.

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