Fushi Copperweld va-t-il reprendre l’ex-Cuivre et Zinc ?

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En faillite, la société de Grivegnée pourrait être reprise par une société sino-américaine. Le plan de relance sera-t-il taillé pour redresser la situation ? Au tribunal de commerce de répondre fin septembre.

Les 146 ouvriers de Leaf Business Holdings Belgium (LBHB) seront-ils au travail en octobre prochain ? Depuis sa mise en liquidation en février dernier, peu croyaient à la survie de l’entreprise liégeoise. Pourtant, la semaine dernière, dans le cadre de notre couverture sur la Chine (lire le Trends-Tendances du 15 septembre), nous dévoilions des négociations de reprise entre la société liégeoise et un groupe industriel chinois. Depuis, le curateur André Renette a levé un coin du voile sur l’intéressé : “Je ne veux pas vous dire leur nom car il n’y a pas encore d’accord signé, mais si tout se passe bien, je présenterai une offre de reprise au tribunal de commerce le 28 septembre”, a-t-il concédé au journal La Meuse.

Le mystérieux repreneur ne serait autre que la société Fushi Copperweld. Voici quelques semaines, Joseph J. Longever, le CEO de cette entreprise sino-américaine, a visité les installations et mandaté un cabinet bruxellois pour régler les détails avec les curateurs. Pour relancer l’activité, Fushi Copperweld aurait été aidé par plusieurs créanciers publics, comme la ville de Liège qui devrait renoncer à une partie de sa taxe sur la force motrice (350.000 euros sur un total de 600.000 euros). Et pour redéployer l’entreprise, la Sogepa aurait prévu une enveloppe de 4,5 millions d’euros.

Suffisant pour supporter le coût du cuivre ? C’est bien la spéculation sur les prix du métal rouge qui a poussé LBHB vers la faillite. En effet, l’ancienne PME belgo-espagnole produisait des tubes en cuivre pour la climatisation, le sanitaire ou la réfrigération. Elle en consommait 2.000 tonnes par mois. A 3.000 dollars la tonne en 2009, la société liégeoise parvenait à assurer sa facture mensuelle de 6 millions de dollars. Mais, depuis, le cours s’est envolé et a franchi le seuil des 10.000 dollars la tonne. Impossible alors pour LBHB d’assurer la facture mensuelle de 20 millions de dollars.

Fushi Copperweld, cotée au Nasdaq, devrait supporter cette contrainte. Copperweld est née en 1915 en Pennsylvanie sous le nom de la Copper-Clad Steel Company. Elle connait son apogée dans les années 1970, employant 4.000 employés à travers 23 entreprises. Après avoir été une filiale d’Imétal _gérée par le Baron Guy de Rothschild_ et du conglomérat LTV Corporation, la société tombe en faillite en 2005. Deux ans plus tard, Copperweld Bimetallics _la seule filiale survivante de la défunte LTV Copperweld_ est rachetée par Fushi International, un fabricateur chinois de fil d’aluminium cuivré. Aujourd’hui, le groupe possède cinq filiales, génère 265 millions de dollars de chiffre d’affaires pour une capitalisation boursière de 250 millions de dollars.

Valéry Halloy

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