Fukushima : les images des premiers jours de la catastrophe rendues publiques

© EPA/TEPCO

Plus d’un an après la catastrophe de Fukushima, la compagnie Tepco a diffusé à des journalistes et des experts près de 150 heures de vidéos enregistrées les premiers jours de l’accident.

La compagnie gérant la centrale accidentée de Fukushima, Tepco, a diffusé ce lundi des images des réunions d’urgence qui se sont tenues dans les tout premiers jours de la catastrophe nucléaire de mars 2011. L’essentiel de ces vidéos ne sont visibles que par des experts et des journalistes au siège de Tokyo Electric Power (Tepco), mais les médias nippons ont été autorisés à en montrer de courts extraits au grand public.

Ces images montrent les échanges tendus entre les responsables de la compagnie d’électricité, au centre de crise de la centrale Fukushima Daiichi ou au siège de Tepco, au moment où son personnel luttait pour contenir l’accident qui a débuté le 11 mars après le passage d’un tsunami dans le nord-est du Japon. Dans l’un des passages vidéos les plus frappants, le Premier ministre de l’époque, Naoto Kan, est montré au siège de Tepco, apparemment en train de crier sa colère aux dirigeants de la compagnie. M. Kan est vu de dos, agitant parfois les bras et semblant parler avec empressement. Le son de sa voix a été toutefois coupé par Tepco dans la vidéo diffusée.

“Le siège, le siège! Il y a un gros problème, un gros problème!” Au total, la compagnie a publié sous la pression du gouvernement quelque 150 heures d’images enregistrées entre les 11 et 15 mars 2011. Environ deux tiers des vidéos ont été diffusées sans bande son. Sur l’une des plages diffusées, datée du 14 mars 2011, le directeur de la centrale Fukushima Daiichi, Masao Yoshida, informe en urgence l’équipe dirigeante de Tepco de l’explosion qui vient d’intervenir dans le bâtiment du réacteur 3. “Le siège, le siège ! Il y a un gros problème, un gros problème !”, crie-t-il. “Le réacteur numéro trois, c’est peut-être à cause de la vapeur d’eau, il y a eu une explosion ! 11H01 !”, hurle-t-il, la voix déformée par l’émotion. Une calme voix masculine lui répond. “11H01, compris. Communication en urgence”, dit-elle. “Ceux qui sont sur place doivent s’enfuir, s’enfuir !”, dit alors une autre voix masculine du siège.

Resté sur place, le personnel de Tepco est peu à peu parvenu, avec l’aide des autorités nippones et de sociétés étrangères, à ramener les réacteurs en état “d’arrêt à froid” au bout de neuf mois (température inférieure à 100 degrés Celsius). L’accident n’est pas terminé mais les fuites radioactives du site sont infiniment plus faibles actuellement qu’elles ne l’étaient lors des jours de crise au cours desquels ces images ont été enregistrées.

Trends.be, avec L’Expansion.com

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