Fiat : le fleuron italien en partance pour New York ?
Sergio Marchionne, patron de Fiat, estime que Fiat et Chrysler pourraient fusionner d’ici deux à trois ans dans un seul groupe qui aurait son siège aux Etats-Unis. De quoi faire hurler les Italiens… et faire pression sur les syndicats ?
“Fiat et Chrysler ? Dans les deux ou trois prochaines années, nous pourrons voir une seule entité basée ici, aux Etats-Unis, a déclaré Sergio Marchionne, CEO de Fiat, vendredi à San Francisco, des propos rapportés samedi dans les médias italiens. Il faudra cependant d’abord intégrer les entreprises et ensuite examiner la gouvernance.”
Ces déclarations n’ont pas manqué de faire grand bruit en Italie, où Fiat est considéré comme un symbole national. Le maire de Turin, où se trouve aussi le siège historique du groupe, a ainsi exigé une “clarification immédiate”.
Cette polémique intervient alors que Sergio Marchionne est déjà accusé par certains syndicats et responsables politiques de “chantage”, après l’adoption d’un accord durcissant les conditions de travail dans son usine de Mirafiori (Turin).
La Fiom, branche métallurgie de la CGIL (gauche), le plus grand syndicat italien, a été la seule organisation à rejeter cet accord dont dépendait la survie de l’usine. Un accord toutefois approuvé par 54 % des salariés lors d’un référendum.
Considéré comme un tournant dans le pays, l’accord de Mirafiori, qui prévoit des rotations de nuit et plus d’heures supplémentaires, passe par la mise au point d’un contrat spécifique pour l’usine dont les ouvriers ne dépendront plus de la convention collective de la métallurgie.
Sergio Marchionne veut généraliser les accords approuvés à Mirafiori, et auparavant à Pomigliano en juin dernier, aux autres usines italiennes afin d’y améliorer la productivité. Il en a fait la condition sine qua non au lancement d’investissements dans le pays… et peut-être aussi, désormais, au maintien du siège de Fiat en Italie.
Trends.be, avec Belga
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici