Exclu: 700 emplois menacés chez Brussels Airlines ?

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Le climat est plus que tendu chez Brussels Airlines entre les syndicats et la direction de la compagnie aérienne. Un plan social qui ferait l’effet d’une petite bombe pourrait bientôt être annoncé. D’après nos informations, le licenciement d’un “petit” cinquième de l’effectif des pilotes – soit 80 à 100 personnes sur les 500 pilotes en place – est clairement envisagé.

Le climat est plus que tendu chez Brussels Airlines entre les syndicats et la direction de la compagnie aérienne. Les négociations entamées il y a presqu’un an dans le cadre du plan d’économies “Beyond 2012-2013” sont en effet rompues et chaque employé redoute désormais le cataclysme d’un plan social unilatéralement décidé par le management. Un plan qui pourrait être bientôt annoncé et qui ferait l’effet d’une bombe puisque, d’après nos informations, le licenciement d’un “petit” cinquième de l’effectif des pilotes – soit 80 à 100 personnes sur les 500 pilotes en place – est clairement envisagé.

Pire, d’autres sources vont même plus loin en affirmant que 20 % des salariés de Brussels Airlines – qui compte quelque 3.500 employés -pourraient carrément faire les frais de ce vaste plan de restructuration. En cause : le trafic européen qui se porte mal en raison de la crise économique et, surtout, de la concurrence agressive des compagnies low-cost telles que Ryanair ou EasyJet. Les liaisons intercontinentales, en revanche, se portent bien. Inaugurés cet été, les vols vers New York cartonnent et l’on parle même de renforcer les liaisons belges vers les Etats-Unis. Même constat réjouissant pour les vols de Brussels Airlines vers l’Afrique qui ne concernent “que” 11 % du trafic passagers de la compagnie, mais qui représentent cependant 30 % des ventes. C’est donc sur le réseau européen que le management risque de “frapper” pour éponger les pertes. De 84 millions d’euros en 2011, le déficit devrait en effet dépasser les 100 millions cette année et comme Lufthansa – qui détient 45 % du capital – n’est pas pressé de reprendre le solde (55 %) des parts, la direction actuelle se retrouve face à un réel problème de recapitalisation. D’où cette volonté de supprimer certains vols et de sabrer dans les effectifs. On sait déjà que les contrats à durée déterminée de 160 membres du personnel de cabine ne seront pas renouvelés à la fin du mois d’octobre, mais c’est surtout la suppression des deux Boeing et des 10 Avro de la compagnie qui est sérieusement envisagée sur le continent européen. Ce qui entraînerait le licenciement d’une petite centaine de pilotes et de plusieurs centaines de membres du personnel administratif. Au total, ce sont pas moins de 700 emplois qui seraient ainsi en péril.

“Comme toute compagnie aérienne, nous sommes confrontés à la crise”

Suite à nos informations dévoilées ci-dessus, le porte-parole de la compagnie a parlé de “pure spéculation”. “Nous ne pouvons pas confirmer ces chiffres qui sont infondés”, a déclaré, dans la foulée, le porte-parole à l’agence Belga. Il a aussi souligné qu’aucune décision n’avait été prise. Il a toutefois confirmé que l’entreprise cherche à faire des économies. “Comme toute compagnie aérienne, nous sommes confrontés à la crise et nous faisons tout pour améliorer la situation”, dit-il. Le porte parole de Brussels Airlines a par ailleurs confirmé qu’environ 150 contrats déterminés pour du personnel de cabine n’avaient pas été renouvelés. “Mais il ne s’agit pas de licenciements. Ces personnes ont été recrutées pour la saison estivale: leur contrat débute en mars et s’arrête en octobre”, a-t-il précisé.

Etienne Davignon dément

De son côté, le président du conseil d’administration de Brussels Airlines, le vicomte Etienne Davignon, a démenti, mercredi soir au cours du journal télévisé de la RTBF, les informations dévoilées sur notre site. La direction de Brussels Airlines, par la voix d’Etienne Davignon, nuance: “Il faut s’entendre sur le mot restructuration”, a-t-il déclaré sur l’antenne de la chaîne publique. “Si vous liez inévitablement la restructuration à la perte automatique d’emplois, je réponds clairement non. Maintenant, si vous parlez d’adaptations visant à garantir le développement futur de la compagnie dans des conditions supportables pour Brussels Airlines et pour son personnel, je réponds oui.” Etienne Davignon a ajouté, en conclusion, que les implications de ces adaptations seraient discutées avec le personnel de l’entreprise.

Trends.be, avec Belga

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