Eurostar : le retour du protectionnisme en France ?

Le français Alstom n’a pas digéré que l’appel d’offres pour 10 trains à grande vitesse, lancé par Eurostar, ait été attribué au rival allemand Siemens. Soutenu par les autorités hexagonales, il a déposé plainte. A la grande colère d’Eurostar… et de l’Allemagne.

Le français Alstom a déposé une plainte contre la décision de la compagnie transmanche Eurostar d’acheter 10 trains à grande vitesse à l’allemand Siemens, a indiqué mercredi une porte-parole du groupe français. La plainte a été déposée mardi devant la High Court de Londres.

Le choix d’Eurostar fait des vagues en France et en Allemagne. Pour Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat français aux Transports, cette décision est “nulle et non avenue” car les rames du groupe Siemens ne seraient pas conformes aux règles de sécurité qui régissent actuellement le passage des trains dans le tunnel sous la Manche.

Berlin estime en revanche que Paris n’a aucune raison de critiquer cette décision et plusieurs personnalités politiques allemandes ont dénoncé une position protectionniste de la part des Français.

Le recours d’Alstom a pour seul objectif de retarder la finalisation du contrat (Eurostar)

Le recours d’Alstom contre la décision d’Eurostar d’acheter 10 trains à grande vitesse à Siemens “a pour unique objectif de retarder la finalisation d’un contrat passé avec un des concurrents”, a dénoncé la compagnie transmanche, tout en annonçant qu’elle “se défendra vigoureusement contre tout recours”.

Eurostar se dit “profondément convaincu que les arguments soulevés par Alstom sont dénués de tout fondement. Siemens a remporté cet appel d’offres en remettant une offre sensiblement meilleure que celle présentée par Alstom sur des aspects-clés pour Eurostar.”

La compagnie balaie les arguments techniques et de sécurité avancés par Alstom : “Eurostar a organisé un appel d’offres respectueux des procédures de publicité et de mise en concurrence. Toutes les offres reçues ont été objectivement évaluées selon des critères parfaitement définis. Eurostar a entièrement confiance dans la régularité du déroulement de la procédure suivie.”

Le capital d’Eurostar est aux mains des compagnies française SNCF (55 %), belge SNCB (5 %) et anglaise LCR (40 %).

Trends.be, avec Belga

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