Etex revient en force dans le plâtre

Le groupe belge de matériaux de construction finalise le rachat de la division plâtre du français Lafarge. Une grosse opération qui le propulse parmi les leaders en Europe.

Après le rachat de Rhodia par Solvay, c’est au tour d’un autre fleuron belge de frapper fort en France. Le groupe de matériaux de construction Etex est entré en négociation exclusive avec Lafarge, le n°1 mondial du ciment, afin de mettre le grappin sur sa division plâtre en Europe pour 850 millions euros. Cette acquisition, qui devrait être finalisée pour la fin de l’année, représentera l’une des plus importantes opérations réalisées par un groupe belge cette année. Pour Etex, elle constituera, a commenté le nouveau CEO Fons Peeters, “une étape stratégique importante dans son développement, puisqu’elle positionne d’emblée le groupe comme un des trois leaders du marché des plaques de plâtre en Europe (Ndlr : avec Saint-Gobain et Knauf) et comme un acteur de premier plan dans le secteur très prometteur de la construction dite sèche.”

Vente de Gyproc en 2003
Pour le très discret groupe belge, dont le capital est détenu majoritairement par la famille Emsens (également actionnaire de la multinationale Sibelco), il ne s’agit toutefois pas d’une entrée en matière. Jusqu’en 2003, Etex était en effet le copropriétaire de la marque Gyproc, devenue un éponyme pour désigner une plaque de plâtre. Il y a huit ans, le groupe alors fortement endetté avait revendu cette activité, n’estimant pas avoir la taille nécessaire pour participer à la consolidation du secteur en Europe. Mais il avait gardé ses intérêts dans Gypsum, la joint-venture fondée avec Lafarge voici 15 ans en Amérique latine. Aujourd’hui, cette société commune est leader du marché du plâtre sur le continent sud-américain.

La moitié de son chiffre d’affaires
La transaction valorise les activités plâtre de Lafarge en Europe et en Amérique du sud qui seront regroupées dans une nouvelle entité, estimée à un milliard d’euros. Soit la moitié du chiffre d’affaires réalisé par le groupe belge qui occupe 13.500 personnes dans le monde. Mais Etex ne déboursera que 850 millions d’euros car le géant français gardera, pendant cinq ans, 20 % du capital de la nouvelle société.

Le groupe belge n’était pas seul sur les rangs. Il était en lice avec l’australien Boral et les fonds de capital à risque Cinven et Blackstone. Le succès du partenariat sud-américain s’est probablement avéré déterminant dans l’opération en cours, pour laquelle Etex s’est fait conseiller par Lazard, Ernst & Young et Allen & Overy. Le prix déboursé l’a sans doute été aussi. Grâce à cette nouvelle cession, Lafarge dépassera largement l’objectif de désinvestissements de 750 millions d’euros qu’il s’est fixé pour 2011. Un programme qui vise à réduire de 15 % sa dette de 14 milliards.

Sandrine Vandendooren

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