Espionnage chez Renault : des “actifs stratégiques” menacés

Renault a mis à pied trois de ses salariés, actifs à des positions “stratégiques”, suite à une enquête de plusieurs mois. L’enjeu de ce dossier d’espionnage toucherait aux véhicules électriques du géant français, qui sont au coeur de sa stratégie pour les années à venir.

L’affaire d’espionnage industriel touchant Renault porte sur des “faits très graves” qui menaçaient des “actifs stratégiques, intellectuels et technologiques”, a déclaré jeudi à l’AFP la direction du constructeur automobile français, justifiant la mise à pied de trois salariés.

“Pour Renault, il s’agit de faits très graves concernant des personnes en position particulièrement stratégiques dans l’entreprise, a indiqué Christian Husson, directeur juridique et déontologue du groupe, dans une déclaration à l’AFP. Ils justifient une décision conservatoire dont l’objet premier est de protéger, sans attendre, les actifs stratégiques, intellectuels et technologiques de notre entreprise”, a-t-il poursuivi à propos de la mise à pied des trois cadres dirigeants incriminés.

Selon Christian Husson, l’enquête, qui a duré plusieurs mois, “a permis d’identifier un faisceau d’éléments convergents attestant que les agissements de ces trois collaborateurs étaient contraires à l’éthique de Renault, et mettaient en risque consciemment et délibérément des actifs de l’entreprise”.

Selon des sources proches du dossier contactées par l’AFP, l’un des cadres concernés par la mise à pied fait partie du comité de direction de Renault et un autre travaille sur le programme des véhicules électriques, le programme phare du constructeur français. Renault compte commercialiser en milieu d’année deux modèles en version électrique, la berline familiale Fluence et l’utilitaire Kangoo Express.

Les suspensions sont intervenues lundi et les cadres visés ont été sommés de quitter leurs bureaux immédiatement, ont rapporté d’autres sources. Ils sont soupçonnés d’avoir diffusé à l’extérieur des informations mettant en cause l’intérêt de l’entreprise et qui toucheraient au véhicule électrique, selon ces sources. L’enjeu est énorme pour le constructeur français, allié du japonais Nissan, qui a placé la voiture électrique au coeur de sa stratégie pour les années à venir.

Trends.be, avec Belga

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