Electrabel: “La baisse de nos prix est le fruit de renégociations de contrats de long terme”

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Mardi après-midi, Electrabel annonçait, dans la foulée du “dégel” des prix énergétiques, d’importantes baisses de ses tarifs : jusqu’à 10% sur l’électricité et 16% sur le gaz. Si la manoeuvre semble indispensable au regard de la fuite des clients particuliers de l’opérateur historique – 300.000 en électricité et 200.000 en gaz depuis un an – elle pose toutefois question, dès lors que les énergéticiens n’ont cessé de se plaindre du gel de prix les empêchant d’adapter leurs conditions au marché – haussier, cela va de soi.

Conférence de presse en grande pompe, effet d’annonce… Un revirement stratégique pour Electrabel, qui jusqu’ici semblait plutôt discret sur ses tarifs, même lorsqu’ils étaient inférieurs à ceux de la concurrence ? “Pas du tout, martèle Lut Vandevelde, porte-parole. Déjà en avril, nous avions opéré une baisse de nos prix fixes, que nous avions également annoncée par voie de conférence de presse. En septembre, nous avons lancé une offre de niche, FixOnline, destinée aux consommateurs acceptant de ne contacter la société que par Internet. Cette offre a été rendue visible sur notre site, directement aux consommateurs concernés donc.” On se défend donc d’être discret. “D’ailleurs, nous ne faisons jamais de campagne médiatique pour des offres spécifiques. Ici, c’est différent : il s’agit d’une baisse structurelle de tous nos tarifs, qu’il s’agisse de contrats indexés ou fixes, et absolument pas d’une nouvelle offre commerciale.”

Mais comment Electrabel est-elle en mesure de baisser aussi drastiquement ses prix, alors que la fin de la période de gel semblait présager une hausse généralisée ? “C’est vrai que les prix du gaz ont fortement augmenté durant cette période, commente Lut Vandevelde. Sur les marchés européens (bourse de Zeebrugge notamment), les prix ont connu une hausse située entre 17% et 19%. La plupart de nos concurrents achètent leur gaz sur ces marchés, et ont donc été touchés par cette hausse. Mais la situation est différente pour Electrabel étant donné que le gouvernement a demandé à l’opérateur historique de s’approvisionner via des contrats de long terme, afin de garantir la sécurité d’approvisionnement. Ces contrats ont également connu une hausse, mais moindre : 11% “seulement”. En outre, GDF Suez et Electrabel ont mené d’importantes renégociations de ces contrats, qui ont abouti à des réductions de coûts substantielles, dont nous pouvons faire aujourd’hui profiter nos clients.”

Les mauvaises langues qui se sont empressées de tirer à boulets rouges sur Electrabel – la preuve que leurs marges étaient indécentes ! – n’ont qu’à bien se tenir. Et en interne aussi, les collaborateurs doivent faire profil bas : les importantes restructurations opérées ces derniers mois dans le département sales & marketing ne sont sans doute pas terminée. Et si l’entreprise “espère convaincre ses clients et futurs clients” avec sa nouvelle offre, elle devra aussi convaincre ses propres troupes de la pertinence de sa stratégie, qui demeure plutôt floue, à en croire des sources internes.

C.V.V.

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