EDEBEX: MODÈLE ORIGINAL

JON MCLENNAN, AISSA LAROUSSI, XAVIER CORMAN ET DAVID VAN DER LOOVEN, FONDATEURS D'EDEBEX "Notre modèle peut facilement être adapté à d'autres pays et nous allons le développer dans un premier temps dans les pays voisins." © PG

Grâce à sa plateforme en ligne de vente de factures, la start-up bruxelloise Edebex permet aux PME d’accroître rapidement, facilement et à moindre coût leur fonds de roulement.

Toutes les entreprises le savent, l’argent est le nerf de la guerre. Et rien n’est plus désagréable que d’être à court de trésorerie alors que les factures impayées s’accumulent. Une situation à laquelle sont confrontées de plus en plus d’entreprises. Ainsi, selon une analyse réalisée par Graydon et l’Université de Louvain (KU Leuven) sur la perception des principales causes de faillite, il ressort que jusqu’à 29 % des banqueroutes en Belgique seraient dues à des retards de paiement. En outre, le délai moyen effectif de paiement des factures dans notre pays est de 48 jours pour les entreprises contre 34 pour les particuliers. Et dans le même temps certains fournisseurs exigent de plus en plus un traitement immédiat de leurs factures. Sans oublier les cotisations sociales, paiements à la TVA et autres taxes et impôts divers pour lesquels le moindre petit retard sera sanctionné… avec intérêt.

C’est dans ce contexte qu’est née Edebex. Lancée 2013, cette plateforme propose un service de vente et de rachat de factures en ligne permettant aux acheteurs d’investir dans un produit sûr et rentable et aux vendeurs d’optimiser leur cash-flow et ainsi assurer une gestion plus fluide de leur entreprise. Si la solution proposée par la jeune entreprise bruxelloise et validée par la FSMA est innovante et inédite en Belgique et même en zone euro, elle existe déjà depuis quelques années outre-Manche. “La grande différence entre Edebex et les solutions actuelles (factoring, lignes de crédit) est le fait que le risque repose sur le créditeur et pas le débiteur, explique Xavier Corman, CEO. Ce qui permet à des entreprises n’ayant pas accès au crédit de trouver une source de financement tant que leurs clients sont de bonne qualité.” Dans la pratique, les entreprises qui vendent leurs factures via la plateforme sont payées dans les 72 heures. Edebex est rétribuée à hauteur de 4 % et les sociétés qui achètent les factures bénéficient d’un rendement pouvant aller jusqu’à 9 % sur base annuelle. Le risque de non-paiement des factures est garanti par la société d’assurance-crédit Euler-Hermès.

Croissance à l’international

“Notre modèle peut facilement être adapté à d’autres pays, poursuit Xavier Corman. En effet, Edebex participe à la dématérialisation des créances et peut donc atteindre des clients dans différents pays. La principale contrainte est l’adaptation du modèle à des législations fort différentes d’un pays à l’autre, y compris au sein de l’UE.” En 2014, près de 5 millions d’euros de factures ont transité sur la plateforme et pour cette année, ce sont 30 millions d’euros qui sont prévus, ce qui devrait correspondre à un CA de l’ordre d’un million d’euros. L’entreprise qui emploie une quinzaine de collaborateurs a levé en juin dernier 3 millions d’euros, après avoir bouclé une première levée de 750.000 euros en 2014. Un apport de fonds qui va permettre à la start-up d’accompagner sa croissance à l’international, avec dans un premier temps les pays voisins, et d’améliorer la plateforme.

G.V.D.N.

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