E-commerce: la moitié des URL “.be” ne sont pas belges

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La visibilité et l’activité des entreprises belges sur le web se sont nettement améliorées depuis 2014, ressort-il jeudi du baromètre internet établi par Email-Brokers. Si celles-ci sont parmi les plus présentes d’Europe sur les réseaux sociaux, elles sont par contre à la peine en ce qui concerne le dynamisme de leur site internet et elles ne bénéficient pas d’un encadrement adapté.

La Belgique compte désormais 894.612 URL actifs, dont une large majorité (679.459) ont opté pour l’extension “.be”. Ce nombre a crû de 30% en cinq ans. Et ce n’est pas la seule évolution positive qui ressort du baromètre du spécialiste des bases de données commerciales puisque, parties du dernier rang, les entreprises du pays sont désormais leaders européens en matière de présence sur les réseaux sociaux.

Près d’une sur trois (31,83%) profite désormais de ces interfaces pour se faire connaître. Pour les petites et moyennes entreprises, il s’agit d’une publicité facile et surtout, gratuite. Pour les plus grandes sociétés, la fonction “sponsorisée” peut également s’avérer intéressante. Concernant la présence sur la toile en général, le secteur primaire a fait un bond en avant. “Les agriculteurs ont doublé leur présence”, relève le baromètre. “Ils ont compris que privilégier cette stratégie marketing – liée directement à la tendance des circuits courts – était un plus pour eux car elle permet de travailler directement avec le consommateur final.” Autre bon point, les sites internet sont plus régulièrement mis à jour qu’en 2012 (58% ne le sont même pas une fois par an, contre 86% à l’époque).

Mais tout n’est gagné pour autant, relève le fondateur et CEO d’Email-Brokers, William Vande Wiele. “Seuls 13% des sites sont adaptés à une consultation mobile sur tablette ou smartphone.” En résulte une sacrée occasion loupée pour une large majorité d’entreprises, d’autant plus que les nouveaux sites publiés n’inversent pas la tendance. Pour Email-Brokers, c’est le manque d’agences web abordables qui est en cause. “Il existe de très bonnes agences, mais elles ne sont pas adaptées au budget” des entreprises demandeuses qui se tournent alors vers des agences ne disposant pas de suffisamment d’expertise pour proposer les nouvelles technologies. Problème typiquement belge, nos sites internet manquent aussi de bilinguisme. Le constat vaut principalement pour le sud du pays, qui compte 162.000 sites uniquement en français, tandis que seuls 8.000 sites flamands ne sont accessibles qu’en néerlandais.

Que le pays abritant la capitale de l’Europe se rassure un peu, la majorité des interfaces sont tout de même bilingues (224.224), voire trilingues (138.471). Plus globalement, l’absence de restriction dans le web belge “pénalise énormément les entrepreneurs”, estime encore M. Vande Wiele. Plus de la moitié des URL “.be” de sites d’e-commerce ne sont en fait … pas belges. “Ils profitent de la réputation des entreprises belges et de la confiance que peut avoir le consommateur”, rajoute le CEO, n’hésitant pas à parler “d’usurpation d’identité”. L’absence de contrôle explique peut-être aussi le fait que plus de trois quarts (76%) des sites dits belges ne respectent pas le cadre légal – restreint – et obligatoire, à savoir la présence de certaines informations telles qu’un numéro de TVA, une adresse de contact, etc.

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