E-commerce en Belgique: “Il faut un cadre autour des conditions du travail nocturne”

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Six mois après l’accord de soutien sur l’e-commerce, Montea dresse le bilan. Conclusion : les mesures actuelles ne sont pas suffisantes pour stimuler le développement du commerce électronique en Belgique.

La Belgique n’arrive pas encore à convaincre les grandes entreprises d’e-commerce d’organiser la distribution de leurs colis sur notre territoire. Il y a six mois, un accord a pourtant été conclu concernant le travail de nuit. “L’accord conclu par les partenaires sociaux fin de l’année dernière, sous l’impulsion du gouvernement fédéral, était un pas dans la bonne direction. Mais à ce jour, force est de constater qu’aucune entreprise n’est parvenue au cours des six derniers mois à conclure un accord“, regrette Jo De Wolf, CEO Montea, un des plus grands investisseurs dans des entrepôts logistiques en Belgique.

Pour Montea, cela prouve que les mesures ne sont pas suffisantes pour stimuler le développement de l’e-commerce en Belgique. Montea souhaiterait que le gouvernement fédéral autorise le travail nocturne (dans le secteur de l’e-commerce), au lieu de déléguer cette responsabilité aux entreprises. Le travail nocturne constitue l’un des principaux obstacles dans ce secteur, un problème urgent car le consommateur veut pouvoir commander jusqu’à 23h59 et recevoir son colis le lendemain. L’autoriser permettrait d’attirer les entreprises spécialisées, afin d’installer des centres de distribution chez nous et, par extension, créer des emplois à court terme.

Aujourd’hui, ce sont toujours les Pays-Bas qui attirent les principaux acteurs de l’e-commerce (Primark, Action, Bol.com, Coolblue et Wehkamp). Les centres de distribution de ces entreprises s’installent près de la frontière, côté belge, pour pouvoir desservir le marché belge. Au cours de ces dernières années, près de 9000 emplois ont été perdus dans ce secteur. “Le handicap lié au niveau des salaires contre lequel nous nous battons depuis des années joue également un rôle majeur dans le contexte de l’e-commerce. Ce handicap de dix à 20 pour cent par rapport à nos pays voisins complique la vie de nombreuses entreprises qui éprouvent des difficultés à concurrencer les sites logistiques néerlandais“, poursuit Jo De Wolf.

Les mesures proposées (travail nocturne, horaires flexibles, suppression du handicap salarial) pourraient, selon Montea, être prises à court terme et porter rapidement leurs fruits. “Nous sommes situés au coeur de l’Europe et nous avons d’importants atouts tels que le plurilinguisme et une production de travail élevée ; nous devons par conséquent pouvoir être aussi flexibles que nos voisins pour pouvoir entrer en ligne de compte lorsque les grandes entreprises internationales d’e-commerce envisagent la création d’un nouveau centre logistique “, conclut Jo De Wolf.

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