Dumping social: les pratiques des entreprises belges en Slovaquie

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L’UBT, section de la FGTB consacrée au secteur du transport, a publié mercredi son 3e livre noir sur les pratiques de dumping social en Europe de l’Est. Dans cet ouvrage, le syndicat socialiste s’attarde sur le cas de la Slovaquie et y détaille les façons de faire de plus d’une centaine d’entreprises belges pour contourner les législations sociales belge et européenne.

Nombre d’entre elles y ont ainsi installé des sociétés boîtes aux lettres et engagent des chauffeurs payés selon les barèmes locaux alors qu’ils travaillent, dans la pratique, en Europe de l’Ouest.

Le syndicat socialiste a envoyé l’une de ses équipes en Slovaquie enquêter sur les pratiques de dumping social. “Nous avons été stupéfaits de découvrir que des dizaines et des dizaines d’entreprises belges y étaient installées et qu’elles n’étaient parfois que des sociétés boîtes aux lettres”, explique Frank Moreels, président de l’UBT. Il se dit encore plus stupéfait de constater qu’elles sont aidées par des avocats et des consultants spécialisés.

S’il se dit satisfait que l’inspection sociale et la justice aient mené plusieurs actions ces derniers mois contre des entreprises belges faisant du dumping social, à l’image de l’entreprise Jost, le syndicaliste socialiste estime que “la justice ne s’en prend qu’à une petite partie de l’iceberg”.

L’UBT appelle dès lors les fédérations patronales à prendre leurs responsabilités. Plusieurs entreprises belges pointées du doigt sont en effet membres de la Febetra ou de l’UPTR. “Celui qui crée une société dans un autre Etat membre doit le faire selon les règles existantes”, réagit-on à la Febetra. “A notre connaissance, il n’y a pas eu de cas inacceptable”, y dit-on encore.

Le syndicat s’adresse également à la commissaire européenne pour l’emploi, les affaires sociales, les compétences et la mobilité des travailleurs, la Belge Marianne Thyssen. “Il n’est plus acceptable que les pays de l’Union européenne profitent des aspects positifs mais ne respectent pas les règles”, selon Frank Moreels.

A ses yeux, le gouvernement fédéral doit lui aussi passer à la vitesse supérieure. “Il ne faut pas des actions contre deux-trois transporteurs mais contre le phénomène dans son entièreté”, dénonce le syndicaliste, qui réclame l’application du principe “à travail égal, salaire égal”.

Les pratiques mises en évidence ne se limitent pas à la Slovaquie, souligne encore l’UBT, selon laquelle des phénomènes similaires se produisent également en Bulgarie et en Roumanie et sont aussi le fait d’entreprises de transport néerlandaises, notamment.

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