La direction de l’entreprise Doosan Infracore Europe a annoncé ce lundi au cours d’un conseil d’entreprise son intention d’arrêter la production de machines excavatrices et la distribution de pièces de rechange sur son site de Frameries (Hainaut), ce qui pourrait entraîner la perte de 313 emplois.
Dans un communiqué, la direction rappelle avoir investi, en 2010, dans un contexte de perspectives positives, sur son site hennuyer afin de soutenir la production européenne d’excavatrices lourdes et de réorganiser les volumes de l’usine. “Hélas, contrairement aux attentes du marché, la reprise attendue des volumes en Europe n’a pas eu lieu. Au contraire, le marché comme les volumes de Frameries ont stagné”, déplore l’entreprise.
Malgré de “nombreuses initiatives pour réduire les coûts de Frameries et préserver l’emploi”, la direction constate que les coûts de fabrication sur le site de Frameries restent trop élevés, ce qui empêche, selon elle, le site d’être “à la fois rentable et compétitif”. Depuis 2008, l’usine de Frameries “n’a cessé d’accumuler des pertes et rien ne laisse présager que cette situation pourrait changer au cours des années à venir”, poursuit la direction.
Doosan Infracore Europe entend par contre poursuivre ses activités commerciales.
Le directeur général de l’usine, Giuseppe Pappalardo, promet, en cas de confirmation de la fermeture, un “dialogue constructif” avec les syndicats, et espère “être en mesure de trouver les solutions appropriées dans l’intérêt de toutes les personnes concernées”.
“Douche froide”
Cette annonce par la direction framerisoise était complètement inattendue et fait l’effet d’une “douche froide” pour les travailleurs du site hennuyer. L’assemblée générale des travailleurs qui a suivi la communication de la direction a débouché sur une incompréhension totale des quelque 360 travailleurs que compte la société aujourd’hui.
“L’annonce de la fermeture était complètement inattendue”, explique Marc Brichaux, délégué permanent SETCa, syndicat majoritaire au sein de Doosan. “L’ordre du jour du conseil d’entreprise extraordinaire programmé lundi faisait état de perspectives économiques, simplement, mais nullement d’une fermeture. C’est donc une douche froide qui s’abat sur la tête des travailleurs. Le département marketing, qui compte environ 25 personnes, pourrait être sauvegardé à Frameries, mais l’impact de la fermeture concernera quelque 320 travailleurs.”
Les syndicats désirent rencontrer la direction dans l’après-midi. “Elle a fait état de pertes, alors que selon les informations dont nous disposons, les chiffres sont positifs”, commente Marc Brichaux.
L’entreprise Doosan a été touchée par la crise ayant frappée le secteur de la construction en Espagne il y a trois ans, ce qui a catalysé un important chômage économique qui a permis de sauver l’entreprise.
“Le chômage économique est terminé depuis un peu plus de trois mois. Cela a permis de reprendre un service complet à Frameries, et voilà que l’on nous annonce la fermeture”, regrette M. Brichaux. “L’objectif de la rencontre avec la direction est de confronter nos chiffres et de mettre en place un calendrier dans le cadre de la loi Renault.”
Le groupe coréen Doosan Infracore est actif dans la fabrication d’équipements de construction, de machines-outils et de moteurs diesel. Doosan est présent en Belgique depuis 1990.
Cette annonce intervient un an et demi après la décision du concurrent américain Caterpillar de supprimer 1.400 emplois sur son site de Gosselies (Charleroi).
