Dominique Leroy : “Je suis apolitique”

La nouvelle patronne de Belgacom parle ouvertement de son salaire, de son successeur au comité de direction et du bilan de Didier Bellens.

C’est à un véritable marathon médiatique que Dominique Leroy vient de se livrer. Toutes les chaînes de télévision et de radio du royaume se sont arrachées les premiers mots de la nouvelle CEO de Belgacom. C’était ensuite au tour de la presse écrite de défiler dans son bureau, par petits groupes de journalistes, pour des interviews serrées. Trends-Tendances a recueilli ses réponses en compagnie du journal Le Soir et du Standaard, juste avant qu’elle se rende à une réception organisée en interne en compagnie des ” TGR “, ces directeurs hauts gradés de Belgacom.

Quand vous avez rejoint Belgacom en octobre 2011, votre objectif était-il déjà de devenir CEO de l’entreprise ?

Non. Mon objectif était de rejoindre le comité de direction de Belgacom. Je savais que certaines personnes allaient bouger à plus ou moins brève échéance et que j’allais avoir certaines opportunités, même si je n’avais aucune garantie de pouvoir leur succéder.

Vous avez été nommée par le gouvernement. Avec quelle étiquette politique ?

Je suis apolitique. Je connais très peu de ministres et ne suis pas spécialement proche du monde politique.

Comment se positionne-t-on pour devenir CEO de Belgacom ?

Par le travail. J’ai accumulé un bagage important d’expérience, tant chez Unilever que chez Belgacom. Ma personnalité, mon leadership et le respect de certaines valeurs ont sans doute aussi pesé dans la balance.

Votre rémunération est désormais limitée à 650.000 euros brut maximum. Est-ce un montant plus ou moins élevé que votre précédent salaire ?

Je ne gagnerai sans doute pas plus qu’avant. Au cours du processus de sélection, plusieurs candidats se sont retirés en raison du nouveau cadre salarial. Ce n’est pas mon cas, j’accepte pleinement les nouvelles règles fixées par le gouvernement. Autres temps, autres normes.

Qui vous remplacera au comité de direction comme responsable de la division ” consommateurs ” ? Et pour quel niveau de salaire ?

Je chercherai quelqu’un à l’extérieur de l’entreprise. Je ne vois personne en interne pour reprendre cette fonction. Ce sera au comité de rémunération de fixer le montant du salaire, en tenant compte de la limite de 650.000 euros désormais en vigueur pour le CEO.

Didier Bellens vous a-t-il ” légué ” une entreprise en bonne santé ?

Certainement. Son bilan est bon. L’entreprise dispose d’excellents réseaux, elle a réalisé de bons investissements, elle propose des services innovants. Financièrement, elle n’est pas trop endettée, ce qui lui permet d’avoir une certaine flexibilité pour développer sa stratégie.

Etes-vous favorable à une privatisation de Belgacom ?

Pour l’instant, l’Etat est actionnaire majoritaire de l’entreprise, la question ne se pose donc pas. Mais je dirais que la participation de l’Etat belge dans Belgacom représente aujourd’hui une protection pour l’entreprise contre des rachats sauvages qui pourraient intervenir dans le cadre d’un éventuel processus de consolidation du marché européen des télécoms.

Propos recueillis par Gilles Quoistiaux

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