Des start-up à l’assaut de la Boerentoren

© Belga

KBC met sept étages de la prestigieuse Boerentoren à la disposition de 20 start-up. Son but: créer une communauté de “starters”.

Start it se veut un véritable bouillon d’idées. Le projet pilote auquel ont participé six starters a fini par se muer en un incubateur d’un genre nouveau, capable d’accueillir une cinquantaine de personnes, soit 20 start-up. Les candidats intéressés sont d’ailleurs invités à se faire connaître sur le site web www.startit.be. Vu le nombre de places limitées et les nombreux avantages offerts, mieux vaut ne pas tarder à s’inscrire.

“La mise à disposition gratuite d’un espace de bureaux est un grand avantage mais la participation à la communauté est notre principale motivation”, annonce Steven Schutter de Tablebooker, une des start-up du projet pilote. “C’est l’occasion d’apprendre des autres starters. Ils apportent une valeur ajoutée non négligeable.”

Les partenaires ont pour nom KBC, Mobile Vikings, l’agence de consultance Accenture, l’Université d’Anvers, l’entreprise de technologie Cronos et l’agence de créativité Flanders DC. Un petit tour de table chez les starters du projet pilote révèle que les partenaires prennent leur rôle très aux sérieux et répondent volontiers à toutes les questions qui leur sont posées.

Ces partenaires décident ensemble quelles start-up se verront réserver une place dans l’incubateur l’année suivante. Après un an, nouveau bilan pour déterminer lesquelles auront la chance de rester. Au bout de deux ans, la start-up doit être capable de voler de ses propres ailes et de quitter le nid. Le projet s’adresse principalement aux entreprises actives notamment dans la mobilité, les technologies propres, le vieillissement démographique, la numérisation et, bien sûr, la banque et l’assurance.

Mise en commun des connaissances KBC n’a pas l’intention d’acquérir une participation dans les entreprises. La banque se contente d’octroyer des crédits, voire de chercher des contacts avec des capital-risqueurs. Quel est donc l’intérêt de ce projet pour la banque ? Le choix du lieu, le gratte-ciel art déco emblématique à deux pas du Meir, en dit long sur l’importance que KBC attache à l’incubateur. Qui exige de tous les partenaires un investissement important dont le montant n’a pas été communiqué.

Le plus grand avantage pour les partenaires est la communauté de starters qui gravite autour de Start it. Un exemple parmi d’autres : l’opérateur GSM Mobile Vikings convainc ses clients de faire appel à des vendeurs et des points de ventes grâce à une stratégie de réseaux sociaux intelligents, sans l’aide du marketing. Il fidélise la clientèle en développant un esprit de communauté.

Un des six étages occupés par Start it dans la Boerentoren fait office de lieu de rencontre pour les starters. Les partenaires sont également les bienvenus. Pour encourager starters et partenaires à partager leurs connaissances, plusieurs activités sont organisées : stands de démo, séances d’information, formations, ateliers, causeries, afterwork, etc.

KBC espère tirer un certain enseignement des starters. “Le secteur financier est plutôt conservateur, explique Erik Luts, directeur général RH et facilities. Nous assistons actuellement à une transformation technologique. Une équipe de développeurs de KBC sera présente pour aider les starters à développer leurs produits. Nous devrions ainsi trouver des idées intéressantes.” Start it s’est également assuré les services de Peter Hinssen, conseiller permanent en entrepreneuriat IT, pour aider les partenaires à jauger le potentiel des idées commerciales. Outre l’échange de connaissances et d’idées, ce genre de communauté est également intéressant en termes de marketing : KBC se profile sur le marché comme la banque des entrepreneurs.

Enfin, KBC entend encourager l'”intrapreneuriat” (traduisez l’esprit d’entreprise au sein de la société) auprès de ses propres collaborateurs. Start it est né d’un jeu d’innovation lancé par la banque, invitant les employés à formuler de nouvelles idées. L’incubateur est en quelque sorte une start-up au sein de la banque avec l'”intrapreneur” Lode Uytterschaut aux commandes. Les entreprises qui nomment un “intrapreneur” stimulent l’engagement et la motivation de leurs collaborateurs et la genèse d’idées nouvelles susceptibles de générer à terme de nouveaux revenus.

BENNY DEBRUYNE

Start-up logées à la Boerentoren Les étudiants diplômés en sciences économiques appliquées étaient plutôt discrets à propos de leurs trois entreprises participant au projet pilote de KBC, à cause des demandes de brevet en cours et des idées commerciales encore toutes fraîches. Trois autres sont déjà plus loin dans leur développement :

Tablebooker

Tablebooker a développé une application pour les restaurateurs et leurs clients. L’application permet aux restaurateurs de numériser leur plan de tables en vendant la liste des clients, les commentaires des clients ou les lettres d’information par le biais de l’application, explique son cofondateur Steven Schutter, qui a travaillé deux ans pour Accenture. Cent trente-cinq restaurants paient déjà pour l’application. Ils devraient être 200 d’ici à la fin de l’année et 1.200 dans cinq ans, y compris à l’étranger. L’application permet de savoir en temps réel combien il reste de places disponibles dans un restaurant. Le site, tablebooker.be, permet de réserver en ligne en fonction de ces disponibilités.

Geniefacts

Geniefacts, plateforme en ligne visant à exploiter les formidables opportunités qu’offre la masse de données dont dispose chaque entreprise, prouve que l’incubateur n’attire pas seulement des start-up anversoises. Le cofondateur David Vermeersch vient plusieurs fois par semaine de Louvain pour travailler dans la Boerentoren et nouer des contacts avec les autres entrepreneurs. Selon l’entrepreneur, qui a oeuvré chez Accenture, les connaissances des entreprises sont enfermées dans des silos. Sa plateforme a pour but de rapprocher ces silos pour inciter les vendeurs à reconsidérer leur activité et les employés à s’intéresser davantage au travail de leurs collègues.

CityDelivery

La plateforme logistique CityDelivery est une spin-off d’iButler. Elle permet aux commerçants de faire livrer leurs produits par des sociétés de courrier locales, à domicile ou sur le lieu de travail du client. Les fondateurs, Frederick Devloo-Delva et Tjerk Homminga, impliqués dans le projet par l’intermédiaire de Mobile Vikings, attendent beaucoup des événements organisés à la Boerentoren pour développer leur produit et leurs différents services. Créé il y a cinq ans, iButler s’adresse à l’horeca et au retail avec un logiciel qui met à leur disposition une caisse mobile et un e-shop, ainsi qu’aux clients qui peuvent réserver, payer ou participer à un programme de fidélité.

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