Degroof Petercam lance un nouveau baromètre de la confiance des chefs d’entreprises familiales

De gauche à droite : Mark Vankeirsbilck (Degroof Petercam), Frédéric Bouchat (Degroof Petercam), Wouter Broekaert (Odisee), Henk Vivile (Degroof Petercam) et Johan Lambrecht (KU Leuven) portent le nouvel indice sur les fonts baptismaux. © KRIS VAN EXEL

Les entreprises familiales sont légèrement optimistes mais aussi très sensibles au coût du travail et au recrutement d’un personnel qualifié, selon l’enquête sponsorisée par la banque et réalisée par la KU Leuven et le centre Odisee.

C’est le premier baromètre qui mesure la confiance des chefs d’entreprises familiales. L’outil, une initiative de la banque Degroof Petercam, a été réalisé par Johan Lambrecht, de la KU Leuven, et Wouter Broekaert, du Studiecentrum voor Ondernemerschap Odisee. ” C’est un indice annuel qui repose sur un questionnaire auquel ont répondu 469 entreprises, (80 % néerlandophones, 20 % francophones) dont deux tiers sont des entreprises familiales “, explique Frédéric Bouchat, responsable de Family Business Solutions chez Degroof Petercam. Les sondés se sont exprimés sur la situation économique du pays, sur leur politique d’emploi et d’investissement, et sur leur vision face à leurs concurrents. Et sur une échelle allant de -100 (qui correspondrait à une déprime généralisée) à +100 (euphorie générale), l’indice se situe aujourd’hui à +13, témoignant d’un léger optimisme. ” Mais il sera surtout intéressant de regarder son évolution au fil des ans “, souligne le professeur Lambrecht.

Cette enquête a également permis de sonder le coeur des entrepreneurs familiaux et d’apercevoir parfois des écarts entre régions. Les entreprises flamandes envisagent relativement positivement la situation économico-politique, les wallonnes et les bruxelloises sont beaucoup plus critiques à l’égard des politiques régionales. Les entrepreneurs flamands veulent aussi avant tout réaliser des bénéfices et entreprendre, alors que les francophones portent davantage d’attention au développement de la taille de l’entreprise.

Des deux côtés du pays, les entrepreneurs familiaux sont surtout focalisés sur la survie de leur entreprise et leur volonté d’entreprendre ; et les entrepreneurs non familiaux sur l’innovation. Un écart qui reflète une différence de perspective, les entreprises familiales étant davantage préoccupées par le long terme que les autres, souligne Johan Lambrecht : ” elles investissent d’abord pour faire des bénéfices ensuite. Les non-familiales font des bénéfices et, avec ces bénéfices, peut-être vont-elles investir”.

On observe aussi que seules 42 % des entreprises familiales disposent d’un conseil d’administration ou d’un conseil consultatif actif, tenant des réunions régulières, alors que ce pourcentage est nettement plus important (62%) auprès des entreprises non familiales. Un quart seulement des entreprises familiales disposent d’un conseil de famille, et 12 % seulement d’une charte familiale définissant les objectifs et les valeurs à l’égard de la famille et de l’entreprise.

Pour quatre entreprises sur cinq, le principal défi est de trouver du personnel compétent et motivé. Et la priorité politique numéro un est de baisser les charges patronales (83%). Pour les seules entreprises familiales, abaisser l’impôt des sociétés est encore plus important (mais l’enquête a été réalisée juste avant l’annonce de la réduction du taux nominal de l’Isoc…).

Cinq recommandations

Tout cela a amené Degroof Petercam, Johan Lambrecht et Wouter Broekaert à formuler cinq recommandations à l’égard des entreprises familiales.

La première est de planifier la transmission de l’entreprise à temps et en détail.

Cela suppose, et c’est la deuxième recommandation, de se mettre d’accord entre actionnaires sur une vision commune et sur la manière de la concrétiser. Trois, cela suppose aussi de gérer non seulement l’entreprise, mais aussi la famille. Davantage d’entreprises devraient établir un pacte familial définissant les droits et les devoirs de chacun et abordant toutes les grandes thématiques (la vision des propriétaires, les valeurs, le mode de gestion, les rémunérations, la communication, la transmission, etc.)

Quatre, ces entreprises devraient aussi veiller à avoir un actionnariat responsable, qui se sente non seulement propriétaire, mais aussi investi, motivé, attaché à l’entreprise…

Enfin, les entreprises devraient faire davantage appel à des personnalités extérieures, dans les conseils consultatifs que certaines ont mis en place, ou dans les conseils d’administration. Car un patron se sent souvent très seul.

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