Dans un climat houleux, Air France confirme son projet de supprimer 3.000 postes

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Air France a confirmé lundi dans un climat houleux un plan de réduction d’activité qui pourrait supprimer près de 3.000 postes en deux ans, après l’échec de négociations avec ses pilotes, dont la compagnie en restructuration souhaite allonger les heures de vol.

Sur fond d’appel à la grève de quatre syndicats, plusieurs centaines de salariés ont interrompu dans la matinée la réunion au cours de laquelle la direction a dévoilé son projet aux partenaires sociaux, a constaté une journaliste de l’AFP.

Les manifestants ont réclamé la démission du patron du groupe Air France/KLM, Alexandre de Juniac, entraînant un départ précipité de la rencontre du PDG de la compagnie française, Frédéric Gagey, ont indiqué des représentants du personnel.

Selon des sources concordantes, le nouveau plan de restructuration vise à éponger des sureffectifs évalués par la direction à 2.900 postes en 2016 et 2017.

La purge concerne 300 pilotes, 900 hôtesses et stewards et 1.700 personnels au sol. Pour la première fois dans l’histoire de la compagnie, des départs contraints sont envisagés, notamment chez les navigants et certaines bases au sol.

Le projet s’accompagne d’une réduction de voilure pour le réseau long courrier, dont la moitié des lignes sont déficitaires: la flotte, de 107 avions actuellement, devrait perdre 14 appareils, cinq l’an prochain et neuf autres en 2017, a détaillé la direction.

Air France prévoit aussi de réduire la fréquence de ses vols sur plus d’une vingtaine de lignes en 2016 et de fermer l’année suivante cinq liaisons en Inde et en Asie du sud-est, selon des sources concordantes.

Les administrateurs d’Air France-KLM ont donné leur feu vert à ce plan jeudi après l’échec de négociations avec les pilotes sur de nouvelles mesures de productivité.

La direction demandait au personnel navigant de voler une centaine d’heures de plus par an, sans hausse de rémunération, et de renoncer à des jours de repos, un scénario unanimement rejeté par les syndicats.

Le gouvernement socialiste français a multiplié ces derniers jours les appels à la “responsabilité” et à un “effort” des pilotes. L’Etat français a renforcé cette année sa participation au capital d’Air France-KLM dont il détient 17,6%.

Air France a déjà procédé ces dernières années à d’importantes réductions de coût et d’effectifs (5.500 départs de 2012 à fin 2014) qui devaient lui permettre de renouer avec les bénéfices en 2015. Mais la compagnie reste prise en tenaille entre la concurrence low cost en Europe et celle de ses homologues du Golfe sur le long courrier.

Le groupe Air France/KLM est le numéro deux européen du transport aérien derrière la Lufthansa allemande.

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