Conversion du gaz naturel: comment ça marche ?

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D’ici à 2030, 1,6 million de connexions à travers le pays devront être adaptées à un nouveau type de gaz naturel, qui sera “riche” et non plus “pauvre”. Explications.

Un site internet, officiellement lancé lundi, rassemble toutes les informations utiles à l’attention des techniciens, des particuliers et des entreprises concernés, de nombreux appareils devant être adaptés à cette nouvelle ressource. Aucun surcoût ne sera facturé au consommateur.

La Belgique ne dispose pas de ressources en gaz naturel et importe notamment une partie de son approvisionnement via les Pays-Bas. Cinq milliards de mètres cube de gaz pauvre proviennent ainsi chaque année du gisement de Groningen, qui cessera son exploitation en 2030. Il faut donc adapter les infrastructures de transport et les appareils domestiques au gaz riche qui sera importé passé ce délai.

Actuellement, un consommateur belge de gaz naturel sur deux utilise déjà ce type de gaz. Mais ce n’est pas encore le cas des clients résidant à Bruxelles et dans certaines communes des provinces d’Anvers, du Limbourg, du Brabant flamand, du Brabant wallon, de Liège, du Hainaut et de Namur (122.000 conversions pour l’ensemble de la Wallonie, un million en Flandre et un demi-million à Bruxelles). Ils pourront découvrir s’ils sont concernés par ce changement sur le site www.legazchange.be à l’aide de leur code postal.

Ils y retrouveront également de nombreuses informations et liens utiles. Une campagne d’information a d’ailleurs été lancée lundi par les différentes Régions et le SPF Economie en présence des ministres fédérale (Marie Christine Marghem), bruxelloise (Céline Frémault) et wallon (Jean-Luc Crucke) de l’Energie.

Une fois avertis par leur gestionnaire de réseau de distribution et/ou leur fournisseur de gaz, ces personnes sont invitées à faire vérifier tous leurs appareils à gaz (chaudière, grands chauffe-eau, cuisinières, cheminées décoratives au gaz, etc. pour un total de 2,8 millions de dispositifs) par un technicien habilité. Il est d’ailleurs recommandé de combiner cette intervention avec celle du contrôle périodique obligatoire de la chaudière.

La plupart des appareils datant d’après 1978 sont normalement compatibles avec ce gaz riche mais doivent parfois être adaptés pour fonctionner correctement en toute sécurité. Les autres seront à remplacer dans la plupart des cas. Ceux provenant de l’étranger subiront le même sort, à moins de pouvoir être adaptés.

Les frais d’adaptation, estimés par les gestionnaires de réseau de distribution à entre 0 et 150 euros pour de un à trois appareils connectés au gaz naturel, seront à charge du propriétaire du bien, et non du locataire, dès lors qu’il s’agit d’une remise en ordre de ces appareils.

Dans certains cas, le gestionnaire de réseau de distribution devra au préalable procéder gratuitement à une intervention sur le régulateur de pression, qui se situe au niveau du compteur de gaz ou de la cabine de quartier. Celle-ci ne sera pas nécessaire à Bruxelles et dans une grande partie de l’agglomération anversoise, où de tels dispositifs ne sont pas utilisés. Le réseau de distribution dans les grandes agglomérations est en effet à basse pression.

Le processus s’étalera de 2018 à 2029. Chaque année, différentes communes seront converties. Plusieurs d’entre elles l’ont déjà été en Flandre dans le cadre d’un projet pilote. Un calendrier indicatif est disponible sur le site internet des différents gestionnaires de réseau de distribution concernés, qui ont assuré qu’il n’y aura aucun surcoût sur la facture du consommateur. Les frais ont en effet été déjà intégrés aux plans d’investissements de ces entreprises. Cela signifie que le consommateur paiera donc bien la facture au final. “Mais il n’aura pas à payer une surcharge supplémentaire ajoutée à sa facture. Il n’y aura pas de surprise”, laisse-t-on entendre.

Le gaz en bouteilles, comme le propane ou le butane et celui pour véhicules automobiles (LPG ou CNG) ne sont, eux, pas concernés par cette opération.

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