Combien la Saint-Nicolas coûte-t-elle à bpost ?

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Chaque année, des dizaines de milliers de lettres sont envoyées à saint Nicolas. Des demandes que bpost traite le plus sérieusement du monde et qui ont un coût réel pour l’entreprise.

Plus de 200.000. C’est le nombre impressionnant de lettres reçues cette année chez bpost et qui sont toutes formellement adressées au grand saint. Certaines ont été écrites dans la règles de l’art, avec l’adresse exacte du patron des enfants sages, à savoir rue du Paradis à 0612 Ciel. Si elles affichent ce code postal spécialement créé pour l’occasion, elles seront acheminées directement, par voie automatique, au secrétariat du grand Saint, situé Quai de Willebroek, à Bruxelles. Celles écrites avec une adresse un peu plus approximative ne seront pas évincées pour autant. Traitées de manière manuelle, elles arriveront, elles aussi, au même secrétariat pour y subir le même sort enviable : recevoir une réponse de saint Nicolas par courrier avec un petit cadeau à la clé.

Pour cette opération ponctuelle qui nécessite le traitement et l’envoi de plus de 200.000 plis, bpost réquisitionne une quinzaine de personnes à temps plein pendant six semaines. Il ne s’agit pas d’un engagement spécifique, mais bien d’une mobilisation d’employés qui travaillent déjà au sein de l’entreprise et qui sont habituellement affectés à différents projets limités dans le temps. “Ce sont des employés mobiles qui sont déjà repris dans le payroll de la société, précise Piet Van Speybroek, porte-parole de bpost. En cela, on ne peut pas dire que l’opération menée pour la Saint-Nicolas engendre des frais supplémentaires en termes de coût du travail.”

Un budget, malgré tout

Toujours est-il que les mauvaises langues diront que ces “15 à 20 personnes mobilisées pendant un mois et demi” pourraient, pendant ce temps-là, travailler à d’autres missions plus utiles à l’entreprise. D’autant plus que l’envoi de plus de 200.000 cadeaux de bpost aux enfants sages engendre également de la distribution de courrier supplémentaire et, surtout, des coûts directs pour la société. Selon nos informations, ce sont quelques dizaines de milliers d’euros (entre 50.000 et 100.000 euros) qui sont ainsi dépensés par bpost pour acheter, à un fournisseur extérieur, le petit livre d’histoires, de coloriages et de jeux qui sera envoyé à chaque enfant ayant adressé, par voie postale, sa demande à Saint-Nicolas.

Pour bpost, l’investissement en vaut toutefois la peine. Car s’il ne s’agit pas à proprement parler d’un coup marketing saisonnier, cette opération d’image menée depuis plusieurs années déjà renforce véritablement le capital sympathie de l’entreprise. Une “tradition” qui permet aussi, l’air de rien, de disposer d’un beau petit fichier pour d’autres opérations de communication ? “Nous ne conservons aucune de ces adresses, rétorque énergiquement Piet Van Speybroek, porte-parole de bpost. Ce n’est pas le but de l’opération !” Il est vrai que saint Nicolas ne serait pas content…

Frédéric Brébant

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