Coaching: comment retrouver son rythme… au fond de l’eau

Une journée de coaching " décalée ", selon Dominique De Troyer (au centre). © PG - G. BRUYÈRE

Le seul matériel dont vous aurez réellement besoin, ce sont vos deux poumons. Pour respirer. Mieux. Plus profondément. Plus puissamment. Avant de vérifier, via l’apnée statique ou en profondeur, à quel point leur potentiel est plus grand que ce que vous imaginez probablement.

Dominique De Troyer a lancé il y a quelques mois Cathabasis, un programme de formation destiné aux entreprises (mais pas uniquement), qui s’attaque à la gestion du stress en combinant les méthodes du yoga et de l’apnée. ” Je me présente parfois comme un dompteur de lions. Le lion, c’est le stress. Il y a évidemment différentes méthodes pour le maîtriser. La mienne lie le yoga et la plongée en profondeur, que je conçois comme une plongée au plus profond de soi. ” Après 23 années dans le secteur bancaire, dont trois comme directeur des ressources humaines au sein d’une des grandes institutions belges, Dominique De Troyer ” s’effondre ” dans la foulée de la crise financière de 2008. Un peu comme la maison pour laquelle il a tant donné… S’ensuit une reconversion au sein de Prana, une société active dans le training et le coaching, puis la découverte fortuite – un coup de foudre – de l’apnée.

Par étapes, pour aller plus loin

Si l’apnée et le yoga sont à ce point au centre du projet Cathabasis, c’est parce que ” la respiration agit comme un bio feedback capable d’engendrer des modifications émotionnelles et mentales “.

” Je m’inspire, entre autres, du pranayama, une pratique ancestrale du yoga centrée sur le contrôle et l’amélioration du souffle, explique Dominique De Troyer. Quand je reçois des personnes pour une journée de formation, je reprends aussi un principe de l’apnée : never dive alone (ne plongez jamais seul, Ndlr). On fonctionne en binôme. “. Mais surtout, on écarte tout ce qui relève des objectifs de performance. Notre homme a assez vu les méfaits des publications trimestrielles de résultats sur le stress et le moral du personnel…

Tout ça peut paraître un peu trop protecteur par rapport aux contraintes de la ” vraie ” vie, avec laquelle il faudra à nouveau en découdre dès le retour au parking. Mais Dominique De Troyer et son équipe l’assurent : sa formation n’est pas un îlot coupé des réalités où se ressourcer avant de retrouver tout comme avant. ” Je veux inculquer, à travers la découverte de l’apnée, les bienfaits du fonctionnement par étapes. C’est par elles, les étapes, qu’on peut repousser ses limites, ici en matière de potentiel respiratoire. ” D’un palier à l’autre, petit à petit, descendre plus profond, tenir plus longtemps, et même profiter de l’expérience si particulière des profondeurs. En apnée statique, le record du monde est actuellement de… 11 minutes. ” Ça veut dire qu’on ne sait pas réellement où se situent nos limites et qu’il y a des barrières mentales. En entreprise, on fixe parfois leur nature et leur fonction de manière stéréotypée, par exemple sur des performances chiffrées et l’obligation de croître “, regrette Dominique De Troyer. Pas de cela ici : chacun avance à son rythme.

Au milieu des poissons

De manière générale, l’expérimentation que propose Cathabasis démarre par le yoga et la relaxation, avant de tenter l’expérience de l’apnée statique (où le corps reste à la surface de l’eau, sans mouvement), puis, sans obligation, de l’apnée en profondeur avec descente par câble.

” Ce type de journée de coaching se veut décalée et attractive, dans un endroit de toute beauté, la salle Todi, à Beringen (Limbourg), au milieu des poissons. Mais au-delà, le but est de permettre aux gens d’apprendre quelque chose sur eux. Il y a aussi la mémoire du corps, qui garde la trace de cette expérience forte qu’est la plongée. Ca peut aider à appliquer les techniques de respiration et de relaxation lors des événements importants de la vie professionnelle. ”

Par Olivier Standaert.

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